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Internationale de l'Education
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Malaisie: l’égalité des genres comme vecteur central de l’éducation de qualité

Publié 10 septembre 2014 Mis à jour 12 septembre 2014

Promouvoir l’égalité des genres dans les sphères syndicale, éducative et sociale était le thème phare d’un récent atelier organisé en Malaisie par le Sarawak Teachers’ Union (STU).

Conduit à Kuching, Sarawak, du 26 au 28 août, l’atelier a réuni 17 participant(e)s issu(e)s d’affiliés nationaux de l’Internationale de l’Education, le STU ainsi que le Sabah Teachers’ Union (STU-Sabah), afin d’évoquer les derniers développements en matière syndicale, la Deuxième Conférence Mondiale des Femmes de l’IE tenue en avril 2014 à Dublin, Irlande, ainsi que la campagne de l’IE Uni(e)s pour l’éducation de qualité.

Durant trois jours, les participant(e)s à l’atelier ont abordé des thèmes tels que l’organisation et le maintien des femmes au sein des syndicats et à des postes de direction, les normes fondamentales du travail de l’Organisation internationale du Travail, et le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). Les débats ont également porté sur la Convention relative aux droits de l’enfant, la discrimination et la violence sexiste en milieu scolaire.

En conclusion de l’atelier, les initiatives suivantes ont été définies :

·         La mise en place par le STU-Sabah d’une campagne à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant(e)s

·         Le lancement par le STU d’une campagne nationale « Uni(e)s pour l’éducation de qualité » le 17 septembre 2014 dans le cadre de sa conférence biennale des délégués

·         L’élaboration d’un plan d’action commun relatif à une campagne sur la violence sexiste en milieu scolaire, dont le lancement est prévu fin mars 2015.

Le plan d’action commun sur la violence sexiste en milieu scolaire résulte des difficultés évoquées par les participant(e)s afin de traiter cette question, dès lors que les autorités supérieures en ignorent la gravité. La feuille de route sur la violence sexiste en milieu scolaire permet aux syndicalistes de mieux comprendre comment aborder ce grave problème et expose à cette fin un certain nombre de solutions et de modes d’action à l’intention des syndicats – une question cruciale, selon les participant(e)s, étant donné que les coupables ne sont pas systématiquement sanctionnés et les victimes peuvent être transférées vers d’autres lieux ou d’autres écoles.

Campagnes de sensibilisation

L’atelier s’est également penché sur la promotion de l’égalité des genres au niveau des postes de direction, la progression de la participation des femmes dans le cadre des processus décisionnels ainsi que l’acquisition de connaissances et l’intensification du réseautage social.

« Les participantes et participants ont témoigné beaucoup d’enthousiasme et ont sollicité l’aide de l’IE afin d’organiser de futurs séminaires sur l’éducation dans le contexte malaisien et mener un atelier au moins une fois l’an, qui accueillerait jusqu’à 30 participantes et participants », a déclaré la coordinatrice de l’IE pour la région Asie-Pacifique, Pathma Krishnan. « Les femmes et les hommes plus jeunes doivent pouvoir accéder à la formation et aux ateliers traitant des problématiques nationales et internationales. Les affiliés y voient un instrument important afin de les inciter à participer et comprendre l’évolution de la situation mondiale dans le domaine éducatif et syndical. »

Krishnan a par ailleurs souligné dans quelle mesure la promotion de l’égalité et l’encouragement à la diversité sont au cœur de l’activité éducative, en remettant en question les stéréotypes liés au genre, en créant des opportunités, en garantissant l’accès et en établissant des environnements d’apprentissage positif et inclusif.

« Les enseignantes et enseignants sont au cœur même de l’éducation », a-t-elle déclaré. « L’éducation de qualité requiert des enseignantes et enseignants qualifiés et motivés bénéficiant de conditions de travail équitables, notamment l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes. Les enseignantes et enseignants doivent être formés pour pouvoir affronter les dynamiques du sexisme, du racisme et de l’homophobie en milieu scolaire. »

Depuis son Congrès fondateur en 1995, l’un des objectifs centraux et l’une des principales priorités du travail de l’IE ont consisté à œuvrer pour l’égalité des genres dans les syndicats, l’éducation et la société et cette ambition se reflète dans le travail des cinq régions de l’IE. Bon nombre de syndicats de l’enseignement, et de réseaux de femmes rattachés à ces syndicats, sont les acteurs de l’évolution et de la transformation des syndicats et de la société.

Plan d’action de l’IE pour l’égalité des genres

L’IE a par ailleurs élaboré son Plan d’action mondial pour l’égalité des genres, un cadre qui permettra à l’IE et à ses affiliés de mettre en pratique les politiques, les discours et les activités des syndicats d’enseignant(e)s dans le domaine de l’égalité des genres. Celui-ci identifie trois priorités majeures d’ici 2015 :

1. Promouvoir l’égalité des genres au sein des syndicats

2. Garantir l’accès et la participation des petites filles à une éducation publique de qualité

3. Promouvoir et garantir l’autonomisation économique des femmes

Des priorités supplémentaires ont également été établies pour l’après-2015, dont l’amélioration de l’accès des femmes aux postes de décision, ainsi que de leur participation dans la sphère publique ; la mise en place d’une éducation intégrant la dimension de genre pour venir à bout des stéréotypes liés au genre ; l’équilibre entre le travail et les responsabilités familiales ; l’élimination de la violence à l’égard des femmes ; ainsi que le renforcement et la mise en relation des réseaux de femmes de l’IE.