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Le Secrétaire général du Kenya National Union of Teachers, Wilson Sossion.
Le Secrétaire général du Kenya National Union of Teachers, Wilson Sossion.

Afrique : Les syndicats œuvrent en faveur de l’unité et des priorités de l’éducation

Publié 13 avril 2017 Mis à jour 19 avril 2017

L’importance de l’unité syndicale pour les activités de coopération au développement en Afrique a été soulignée lors d’une récente réunion entre les syndicats africains de l’éducation et leurs partenaires de la coopération au développement.

L’unité et la nécessité de mieux coordonner et harmoniser le travail et les activités de coopération au développement (CD) ont été au cœur d’une réunion de planification, qui s’est déroulée à Accra (Ghana) et à laquelle ont assisté des syndicats africains de l’éducation et des organisations partenaires de l’éducation. Organisée par le Bureau régional africain de l'Internationale de l’Éducation (BRAIE) du 20 au 22 mars, la réunion a rassemblé des représentants d’organisations partenaires comme le Lärarförbundet(Suède), l’ Utdanningsforbundet(Norvège), le syndicat danois des enseignant(e)s et la fédération nationale danoise des éducateurs/trices de la petite enfance et de la jeunesse (Danemark), ainsi que la Centrale des syndicats du Québec (Canada).

Les participants ont dressé la liste des besoins, tant en termes financiers que d’activités, et ont attribué des projets de coopération au développement, conformément aux priorités politiques adoptées par le Comité du BRAIE.

Les organisations partenaires bailleuses de fonds ont été informées des thèmes centraux élaborés conformément à ces priorités afin de mener des actions et d’apporter un soutien plus efficaces, compte tenu des restrictions en matière de ressources humaines et de financement.

Mise à jour

« Cette réunion était importante pour nous afin de mettre à jour le plan d’action et les domaines prioritaires du Comité régional africain de l’IE et, en collaboration avec les partenaires de la coopération au développement, d’examiner le budget et d’adopter le programme général des priorités pour l’Afrique », a déclaré Wilson Sossion, Secrétaire général du Kenya National Union of Teachers (KNUT) et Président du Comité du BRAIE.

« Cela a été une magnifique séance de réflexion, parce que nous avons réussi à aligner le programme établi

par notre organe directeur régional sur ceux des partenaires de CD », a-t-il ajouté.

Unité

L’unité a été retenue comme principale priorité par le Comité du BRAIE en septembre 2016, parce qu’elle est « la pierre angulaire qui sous-tend les programmes dans tout le continent », a précisé M. Sossion, étant donné que « la capacité du mouvement syndical de la profession enseignante en Afrique à mener des actions de plaidoyer et à faire progresser son programme a été fortement affectée par des scissions que nous pouvons éviter et par le fait que, de manière générale, le syndicalisme perd du terrain dans de nombreux pays ».

Le Comité du BRAIE a réalisé que « nous ne pouvons pas parler du programme de développement durable ou de la réponse mondiale contre la privatisation et la commercialisation de et dans l’éducation dans des pays où le personnel enseignant est profondément divisé au niveau national, où il existe de nombreux syndicats, où les syndicats se cannibalisent les uns les autres et ont donc perdu de vue qu’ils doivent faire entendre une voix unie au gouvernement ».

Une seule voix

M. Sossion a ajouté que les syndicats africains de l’éducation s’efforcent de retrouver « une voix unie des enseignant(e)s dans leurs pays respectifs. Il a été exprimé très clairement que nous ne pouvions pas avancer sans parvenir à l’unité ».

Il a observé que l’esprit traditionnel du mouvement syndical, qui est le pouvoir par le nombre et parler d’une seule voix, s’est perdu en raison de faiblesses structurelles.

« Nous allons nous attaquer aux causes principales des faiblesses, aux causes fondamentales des scissions et nous allons analyser la capacité de différents syndicats à conduire leurs affaires de façon démocratique et transparente et à engager leurs membres directement », a-t-il encore souligné.

Selon M. Sossion, les avantages d’une force enseignante plus unie sont clairs : leur voix face au gouvernement ou à leurs employeurs sera respectée et les membres, les apprenant(e)s et, en fin de compte, toute la communauté éducative en bénéficiera.

Travail requis

Le programme fondamental des syndicats africains de l’éducation – fournir une éducation publique de qualité dans tout le continent, ce qui nécessite d’importants efforts pour inciter les gouvernements à adopter la législation adéquate – ne peut être réalisé que si les syndicats sont très forts, a déclaré M. Sossion.

Les syndicats africains de l’éducation seront « désormais capables de réaliser le programme des objectifs de développement durable ainsi que les programmes relatifs à la violence sexiste en milieu scolaire, la réponse mondiale ou l’éducation de la petite enfance tout en renforçant l’unité et la coopération entre les syndicats du continent », a ajouté M. Sossion.