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Colombie : un syndicat de l'éducation crée un fonds humanitaire pour aider les agents de la santé et de secteurs vulnérables

Publié 31 mars 2020 Mis à jour 1 avril 2020

En réaction à la situation critique engendrée par le COVID-19 en Colombie, où des millions de personnes ont des difficultés à respecter l'isolement et la quarantaine qu'exige la pandémie, la Federación Colombiana de Trabajadores de la Educación a créé un « Fonds de solidarité humanitaire » pour répondre aux besoins des agents de la santé, de la communauté éducative, des travailleur·euse·s informel·le·s et de la population la plus vulnérable en général.

Nelson Alarcón, président de la Federación Colombiana de Trabajadores de la Educación(FECODE), syndicat affilié à l'Internationale de l'Éducation, a annoncé lundi la décision prise par le bureau exécutif de cette organisation syndicale. L’objectif est de constituer un fonds humanitaire initialement à hauteur de 300 millions de dollars, auxquels s’ajouteront les contributions des syndicats régionaux en fonction de leurs capacités. De même, s'ajouteront les contributions financières des cadres de la FECODE, des conseillers, des équipes de travail et des fonctionnaires.

De même, la FECODE a appelé à une contribution volontaire d'un jour de salaire de la part des enseignant·e·s colombien·ne·s, qui autoriseront la décote salariale à travers le mécanisme défini. La contribution d'autres secteurs, organisations et communautés qui souhaitent s'associer à l'initiative du Fonds de solidarité est également attendue.

Pour l'administration, la supervision, le suivi et la vérification de la destination finale des ressources, le président de la FECODE a souligné que le règlement respectif sera établi dans les prochaines heures.

Solidarité en pleine crise mondiale

« En tant qu'enseignants et enseignante, nous avons de l’espoir et nous unissons nos forces face à ces difficultés. La FECODE est solidaire et rejoint des milliers de mains désireuses d’aider les personnes dans le plus grand besoin en raison de cette pandémie », précise le communiqué de la fédération syndicale.

« Cette période de crise mondiale devrait nous donner l'occasion de créer de nouveaux apprentissages sur la façon dont nous utilisons notre planète et sur la manière dont la recherche, l'éducation, la santé, l'assainissement de base et l'eau potable doivent être financés de manière adéquate par l'État. C’est également l’occasion d’avoir une orientation sociale profonde, qui donne la priorité au collectif et à la protection de l'environnement », a ajouté le communiqué.

Investissement requis

De même, la FECODE considère qu'il est essentiel que l'État intervienne massivement dans l'économie nationale, notamment en utilisant les ressources des réserves internationales, en repoussant la réforme fiscale, en redistribuant les bénéfices de la Banque de la République et d'Ecopetrol, et en renégociant la dette publique et privée.

Ainsi, l'organisation syndicale des enseignant·e·s appelle tous les secteurs politiques, financiers, industriels et le gouvernement national à prendre des décisions immédiates et précises, à se détacher des ambitions et des calculs du capital.

« La solidarité est inhérente, elle se pratique en temps opportun », souligne le bureau exécutif de la FECODE dans son communiqué.