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Confrontation à la réalité lors de la Journée internationale de l'éducation : les gouvernements abandonnent les élèves et les enseignant·e·s

Publié 24 janvier 2022 Mis à jour 18 février 2022

Alors que la plus grande crise de l'éducation de l'histoire entre dans sa troisième année, les enseignant·e·s appellent les gouvernements à donner véritablement la priorité à l'éducation, à investir dans le secteur et à soutenir la profession.

Aujourd'hui, Journée internationale de l'éducation, des enseignant·e·s du monde entier tirent la sonnette d'alarme pour attirer l'attention sur l'aggravation de la crise dans le secteur et ses conséquences à long terme pour les étudiant·e·s du monde entier.

« À l'heure actuelle, maintenir les écoles ouvertes en toute sécurité pendant les vagues incessantes de la pandémie est une priorité pour les gouvernements, les parents et les enseignants et enseignantes partout dans le monde. Cependant, cette priorité n’est pas reflétée dans les budgets alloués à l'éducation. Depuis le début de la pandémie, les budgets de l'éducation ont chuté dans les deux tiers des pays à revenu faible et intermédiaire et dans un tiers des pays à revenu intermédiaire supérieur et élevé. C'est dévastateur et il est demandé chaque jour aux enseignant·e·s de faire beaucoup plus, avec beaucoup moins », a déclaré David Edwards, secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation, la voix des enseignant·e·s et des travailleur·euse·s de l’éducation au plan mondial.

Même avant la pandémie, les Nations Unies estimaient qu'il fallait 69 millions d'enseignant·e·s supplémentaires pour atteindre l'Objectif de développement durable 4 et assurer une éducation inclusive de qualité pour tou·te·s. La lourde charge de travail, le manque de ressources pour assurer la sécurité dans les écoles et le manque chronique de personnels dans l'éducation conduisent de plus en plus d'enseignant·e·s à quitter la profession. À moins que les gouvernements n'agissent maintenant, la pénurie mondiale d'enseignant·e·s sera la prochaine grande crise dans l'éducation, privant des millions d'étudiant·e·s de l'accès à un·e enseignant·e formé·e et qualifié·e.

Mais une autre nouvelle alarmante provient de l'Institut de statistique de l'UNESCO et du Rapport mondial de suivi sur l'éducation. Un nouveau rapport publié aujourd'hui montre que les pays n'atteindront pas l'Objectif de développement durable 4 d'ici 2030. Pire encore, les sombres conclusions ne tiennent pas compte de l'impact dévastateur de la pandémie sur l'éducation.

Si nous voulons inverser les dommages causés par la pandémie et accélérer les progrès vers l'Objectif de développement durable 4, une action urgente est capitale.

Dans une déclaration vidéo, David Edwards a appelé les gouvernements du monde entier à donner véritablement la priorité à l'éducation en :

  • Allouant au moins 6 % du PIB ou 20 % des dépenses publiques à l'éducation.
  • Se concentrant sur la formation, le recrutement et la rétention des enseignant·e·s. Il est essentiel que les gouvernements fixent et atteignent des objectifs nationaux ambitieux concernant le pourcentage d'enseignant·e·s formé·e·s conformément aux normes nationales.
  • Soutenant la profession enseignante et en travaillant avec les enseignant·e·s et leurs syndicats pour surmonter cette crise.