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Iraq: la formation des enseignant·e·s est cruciale pour une éducation de qualité pour tou·te·s et le statut de la profession

Publié 29 novembre 2023 Mis à jour 1 décembre 2023

La formation des enseignant·e·s, en particulier leur développement professionnel continu, est un élément crucial pour une éducation de qualité pour tou·te·s. C'est ce qu'a réaffirmé Abdulwahed Mohammad Haje, le président du Syndicat des enseignant·e·s du Kurdistan (Kurdistan Teacher’s Union, KTU), en exhortant le Ministère de l'Éducation à améliorer la formation offerte aux enseignant·e·s dans cette région d’Irak et en proposant divers moyens d’y parvenir.

La formation des enseignant·e·s, une nécessité pour la réussite et la durabilité de l’enseignement et l’apprentissage

Soulignant qu'aucune formation des enseignant·e·s n'a été initiée par les autorités publiques depuis 2014, M. Haje a expliqué que les enseignant·e·s ont été victimes de violences physiques et psychologiques, ainsi que de harcèlement. Les conséquences sont très graves et doivent être considérées comme des problèmes sociaux.

« Lorsqu'il y avait des marchandises de mauvaise qualité sur le marché, les gens disaient qu'elles étaient pour les enseignant·e·s. Le mot ‘enseignant’ a été utilisé de manière ironique pour se moquer des enseignantes et enseignants », a-t-il ajouté.

M. Haje a également reconnu que « la formation ou le développement des enseignantes et enseignants est devenu une nécessité. Cela doit être fait. Je pense que c'est une bonne chose que le Ministère de l'Éducation ait lancé le processus de formation. Je soutiens pleinement le concept de développement durable des enseignantes et enseignants, car les enseignantes et enseignants doivent renouveler leurs méthodes pédagogiques. »

Selon M. Haje, « si les méthodes d'enseignement et de transmission des connaissances ne changent pas, la sagesse et l'intelligence disparaitront. L'amélioration et le développement des compétences des enseignantes et enseignants garantissent que les méthodes de transmission des connaissances sont actuelles. Dans ce monde, tous les processus ne sont pas parfaits. Chaque processus doit être renforcé et soutenu pour être fructueux et durable. »

Il a poursuivi en soulignant que, lors de sa participation à une conférence internationale au Cambodge avec une délégation de KTU, il a rencontré plusieurs enseignant·e·s. Certain·e·s étaient formateur·trice·s et lui ont montré d'autres façons de former les enseignant·e·s.

Recommandations de KTU

Haje a donc formulé les recommandations suivantes à l'intention des autorités gouvernementales du Kurdistan :

  1. Les enseignant·e·s de la région du Kurdistan diffèrent par leur formation académique et leurs capacités pédagogiques. Ce point doit être pris en compte avec beaucoup de soin et de précision.
  2. Les enseignant·e·s doivent développer leurs compétences dans leur domaine et doivent être encadrés par des spécialistes pour les aider à le faire correctement.
  3. La confiance des enseignant·e·s doit être rétablie pour que le processus éducatif soit amélioré et réussi. Il faut activement prendre des mesures et des actions qui vont dans ce sens.
  4. Le processus de formation exige que les formateur·trice·s soient très compétent·e·s et de bon·ne·s gestionnaires, afin d’être capable d’encourager les enseignant·e·s à participer au processus.
  5. Les élèves ne doivent pas perdre leur temps, car l'objectif principal du processus de formation des enseignant·e·s est d'économiser du temps d'étude.
  6. Il est essentiel que l'unité de supervision de la formation ainsi que les superviseur·e·s jouent un rôle majeur dans le processus de formation, puisqu’ils et elles ont été, dans le passé, les meilleur·e·s enseignant·e·s et leaders du processus d'éducation dans notre pays.
  7. Les 36.000 chargé·e·s de cours dans les universités doivent être reconnu·e·s et se voir offrir des postes permanents.
  8. Lorsque le processus de formation a été pleinement mis en œuvre et qu’il atteint ses objectifs, les enseignant·e·s s’inquiètent moins de leurs conditions de vie. Leur dignité et leur honneur doivent être protégés, afin qu'ils et elles restent fort·e·s et qu'ils et elles puissent s'engager au mieux dans la formation et dispenser un enseignement de qualité, comme le démontrent les statistiques sur l'éducation.