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Mondes de l'éducation

Donner au personnel enseignant les moyens d’agir à l’ère de l’IA : et maintenant ?

Partie 2 sur 3

Publié 8 janvier 2024 Mis à jour 8 janvier 2024
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Ma curiosité l’a emporté et je me suis inscrit à ChatGPT. J’ai été rapidement surpris par l’efficacité et le gain de temps qu’offre ce logiciel. Cela m’a incité à plonger dans un véritable univers d’apprentissage, ainsi que dans diverses lectures et conversations sur l’éducation et d’autres domaines, et à expérimenter différents aspects de l’IA dans l’éducation en fonction de mon propre contexte. Le cheminement s’est avéré complexe, jalonné de défis, de moments d’émerveillement et de nombreuses opportunités.

Après plusieurs mois, je me retrouve aux prises avec plus de questions que de réponses. L’univers complexe de l’IA à des fins éducatives m’offre une pléthore de possibilités de mise en œuvre dans ma classe et nos écoles, avec des outils comme Diffit, Gradescope, Babbel, Duolingo, Powerschool, Brightbytes, Photomath, Grammarly et d’autres encore. L’étendue des choix qui s’offrent à nous peut sembler écrasante et nous donne souvent l’impression de ne pas réellement progresser durant de longues périodes.

En conséquence, j’ai décidé de concentrer mon expérience sur un concept fondamental : comment l’IA peut-elle améliorer et augmenter la réalité actuelle de mon enseignement et promouvoir une pratique inclusive et équitable au sein de l’éducation publique ?

Il ressort de ce que j’ai pu observer, lire et expérimenter que la réaction au changement varie fortement dans le monde, certaines personnes ayant rencontré des difficultés, d’autres ayant progressé. Ce qui fonctionne parfaitement pour les uns peut se transformer en chaos pour les autres. Une multitude de facteurs entrent en jeu qui déterminent la réussite ou l’échec d’une innovation, la raison principale étant qu’il s’agit d’une entreprise humaine dans toute sa complexité. Pourtant, face aux obstacles, au changement de paradigme dans nos classes et nos écoles, la réaction typique semble être le rejet catégorique ou l’interdiction pure et simple de toute innovation disponible, mettant ainsi un frein immédiat à toute possibilité de transformation positive.

À l’ère de l’IA, le débat entourant l’interdiction ou l’autorisation des téléphones portables rappelle les discussions précédentes sur le caractère inexorable des avancées technologiques. Les personnels éducatifs discutent souvent des perturbations engendrées par les téléphones portables et des problèmes connexes en termes de santé mentale, de démotivation et de cyber-harcèlement. La question qui se pose est la suivante : le problème réside-t-il dans le téléphone portable proprement dit ou résulte-t-il des algorithmes intégrés aux jeux et aux réseaux sociaux ou d’un afflux permanent de notifications ? Il est indéniable que le téléphone portable peut améliorer l’expérience de l’apprentissage et de l’enseignement de nombreuses façons. Malgré l’interdiction des téléphones portables appliquée par certaines écoles, il demeure crucial d’opter pour une approche nuancée reconnaissant la complexité de l’éducation et adaptée à l’âge et au contexte. À cette fin, il importe d’adopter une stratégie de partage proactive à tous les niveaux de l’enseignement, visant à promouvoir une formation numérique complète alignée sur des cadres tels que ISTE et Edutopia, soutenus par des spécialistes comme Dr Michael Rich, afin de pouvoir enseigner les compétences de fonctionnement exécutif et la citoyenneté numérique et mettre en place des mesures préventives pour le bien-être numérique. Une approche tournée vers l’avenir doit amener l’élève à utiliser la technologie de manière responsable tout au long de son parcours scolaire et lui permettre d’évoluer dans un environnement numérique sans en devenir l’esclave.

À l’heure où l’IA s’invite dans nos classes, nous sommes face à une entité de nature différente, évoluant rapidement et suscitant dans un premier temps une réaction instinctive de rejet. Nombreux sont les cas d’interdiction pure et simple de l’utilisation de l’IA dans certains districts, écoles et classes, faisant suite à des préoccupations légitimes telles que la nécessité absolue de protéger la vie privée des élèves et leur empreinte numérique, ou de prévenir le risque exponentiel de plagiat dans l’enseignement supérieur et les universités.

Toutefois, le problème persiste et il serait préférable de prendre des engagements, de rechercher des solutions et de sensibiliser à l’utilisation responsable de l’IA dans les classes et les écoles.

Une révolution multidimensionnelle dans le parcours d’apprentissage des élèves

L’IA dans les classes va bien au-delà de ChatGPT, elle n’est que l’une des composantes de la révolution de l’éducation. Pour les élèves, ChatGPT ne représente que le sommet de l’iceberg lorsqu’il s’agit d’utiliser un outil d’aide à la rédaction. Sudowrite, Caktus AI, Hemingway Editor et GrammarlyGo sont tout aussi performants pour soutenir les élèves et les aider à rédiger leurs travaux. La principale crainte est de voir ces outils favoriser le plagiat parmi les élèves, une crainte qui, malheureusement, n’est pas infondée − elle est une réalité, plus présente encore dans l’enseignement secondaire et tertiaire.

Mais l’impact de l’IA ne se limite pas uniquement aux travaux de rédaction. Les élèves utilisent aujourd’hui des outils d’IA comme Photo Math pour jouer le rôle de tuteur personnalisé en mathématiques, scanner des équations et obtenir des solutions, étape par étape, en quelques secondes. L’apprentissage des langues se présente sous différentes formes, que ce soit l’approche plus traditionnelle proposée par Babbel ou l’expérience « gamifiée » de Duolingo. Les élèves utilisent aussi Otter.ai pour faciliter la prise de note ou la préparation de comptes rendus de réunion, Readwise pour résumer des documents et mettre en évidence les points importants, Gradescope pour évaluer leurs travaux ou Coggle et Mural AI pour créer des cartes heuristiques de leur apprentissage. Tous ces exemples illustrent les différentes options qui s’offrent aux élèves pour intégrer l’IA dans leurs processus d’apprentissage.

Mettre en avant la nécessité impérieuse d’une réflexion approfondie sur cette question invite à reconsidérer à la fois le contenu et les méthodes pédagogiques, ainsi qu’à réévaluer nos attentes et nos croyances. Je défends le rôle intégral du coaching, de l’enseignement et de l’accompagnement tout au long du parcours d’apprentissage, en insistant sur les compétences permettant de trier efficacement l’information et sur les aptitudes essentielles, tout en visant le résultat final. Afin de pouvoir relever ce défi, il sera nécessaire d’adopter une stratégie globale, de privilégier le processus d’apprentissage, d’inculquer des habitudes de travail productives et de développer des compétences telles que l’esprit critique, la résolution des problèmes, la créativité et la communication. La solution consiste à mettre en place une structure adaptée à l’âge qui renforce les aspects fondamentaux d’une éducation bien équilibrée pour chaque élève et qui utilise les outils d’IA pour améliorer son apprentissage, sa motivation et son expérience pédagogique globale.

Mon parcours en tant qu’enseignant

En tant qu’enseignant, j’ai exploré et expérimenté divers outils d’IA, tout en essayant de les associer à d’autres options numériques, en vue de créer une version améliorée de moi-même en tant qu’enseignant professionnel et apprenant. Je me suis cependant rendu compte qu’explorer tout le potentiel de ces options exigeait un investissement considérable en temps.

Pour les enseignantes et les enseignants, ce n’est pas nouveau. Intégrer un outil numérique, que ce soit pour améliorer nos compétences et/ou notre apprentissage professionnels, signifie un investissement considérable en temps et des répercussions réelles sur notre charge de travail. Il sera nécessaire de trouver un juste équilibre pour s’assurer que cette démarche contribue positivement au bien-être et au développement professionnel de chaque enseignante ou enseignant, tout en lui garantissant une charge de travail gérable. Cet aspect est particulièrement important compte tenu des problèmes que rencontre actuellement la profession enseignante pour attirer et retenir de nouvelles recrues, une tâche devenue de plus en plus difficile pour toute une série de raisons.

L’IA semble avoir une influence plus grande sur les résultats d’apprentissage, les méthodes pédagogiques, les évaluations et la motivation des élèves que sur d’autres tâches professionnelles telles que la planification, en particulier dans l’enseignement secondaire et tertiaire. Pour nous, à ces niveaux-là, parvenir à un équilibre en cette période décisive est presque risible, compte tenu des défis qui nous attendent. Si les outils d’IA offrent la possibilité d’améliorer l’efficacité de l’enseignement et de l’apprentissage, la transformation révolutionnaire qu’elle implique a alourdi notre charge de travail en raison de tous les défis que nous tentons d’adapter et de relever dans cet environnement en constante évolution. Trouver un équilibre viable nécessite une planification réfléchie, des systèmes de soutien solides et des programmes de développement professionnel permettant aux enseignantes et aux enseignants d’intégrer efficacement les outils d’IA sans accroître leur charge de travail. Hélas, ce n’est pas le cas actuellement.

Après avoir relevé les défis liés à l’intégration de l’IA et à la gestion de la charge de travail, j’ai trouvé un certain degré de satisfaction et d’autonomie dans l’adoption d’outils spécifiques. En affinant ma planification, ma créativité et la diversification de mes cours, ChatGPT s’est avéré un outil transformateur. Explorer des alternatives comme Copilot, Magic School, Diffit et Curipod pour améliorer certains aspects de ma profession, notamment la création de matériels (entreprise particulièrement difficile dans des langues autres que l’anglais), la gestion des tâches administratives et de la correspondance professionnelle, la préparation des instructions et la formulation de commentaires concernant les travaux de dissertation, etc. Si ces noms ne vous semblent pas familiers, ne vous inquiétez pas, ils m’étaient tout aussi inconnus il y a quelques mois. Aujourd’hui, je ne manipule toujours pas chacun d’entre eux avec aisance ; le contraire aurait été étonnant. En ce qui concerne les évaluations, qu’il s’agisse de tests, de grilles d’évaluation ou d’un retour d’information formel, je me suis plongé dans Gradescope et les outils mentionnés plus haut. Pour lutter contre le plagiat, j’ai trouvé Grammarly et Turnitin − deux outils inestimables. Pour l’enseignement d’une seconde langue, mon cheminement exploratoire m’a amené à expérimenter Duolingo et Babbel et à me demander comment les adapter en classe. Si Brightbytes aide à analyser des données et à prendre des décisions en connaissance de cause, la réalité n’en reste pas moins que l’ensemble du système éducatif doit reconnaître et relever les défis que pose l’intégration rapide des outils d’IA, afin de faciliter la transition pour les personnels enseignants et leurs élèves.

J’enseigne dans le monde industrialisé, mais j’ai cependant eu de nombreuses occasions d’entrer en contact avec l’éducation et l’enseignement dans les pays en développement. Je comprends dès lors que ma réalité peut être très différente de celle d’autrui et que le contexte joue un rôle important lorsqu’il s’agit de l’éducation. L’intégration de l’IA dans l’éducation peut avoir des répercussions tant positives que négatives pour l’égalité dans le monde et la décolonisation de l’éducation. Pour ce qui est des aspects positifs, l’IA peut faciliter l’accès aux ressources pédagogiques, proposer des expériences d’apprentissage individualisé et compenser les besoins des apprenantes et des apprenants résidant dans des zones mal desservies. Toutefois, des problèmes surgissent en ce qui concerne l’accès équitable aux technologies d’IA, dans la mesure où les pays riches disposent souvent de plus de ressources pour déployer des outils de pointe, risquant ainsi d’accentuer les disparités au niveau mondial.

Exemple, dans les zones rurales, Labster propose un laboratoire virtuel, tandis que des outils comme Caktus AI et ChatGPT favorisent le tutorat personnalisé. Combinés à Gradescope et Flipgrid, ces outils permettent aux élèves de documenter leur apprentissage sur Microsoft Teams. Malgré leurs imperfections, ces outils offrent la possibilité d’améliorer l’expérience académique des élèves et démontrent le rôle indispensable de l’enseignante et de l’enseignant dans la gestion de tous ces logiciels. Ils se révèlent particulièrement efficaces pour remédier aux inégalités et renforcer l’inclusivité dans les classes, mais nous rappellent cependant que l’IA a pour but de compléter l’enseignement et non de remplacer les enseignantes et les enseignants.

S’agissant de la décolonisation de l’éducation, l’IA peut offrir diverses perspectives et des contenus inclusifs, remettant en question les discours eurocentristes traditionnels. Le risque de perpétuer, voire d’accentuer, les préjugés véhiculés par les algorithmes est toutefois bien réel si ces derniers ne sont pas conçus avec soin, surtout lorsque l’on sait que la plupart d’entre eux sont produits en anglais. S’appuyer sur des systèmes d’IA développés dans des pays majoritairement occidentaux risque de renforcer par inadvertance les déséquilibres entre les pouvoirs existants et entraver les efforts visant à créer des environnements éducatifs véritablement inclusifs et culturellement diversifiés, reflétant les réalités actuelles de nos classes. Trouver un équilibre implique de veiller intentionnellement à garantir un accès équitable aux technologies d’IA dans le monde et d’adopter une approche consciencieuse des diverses perspectives culturelles et historiques, afin de promouvoir un environnement éducatif plus inclusif et plus égalitaire.

Je souhaite insister sur le fait que l’utilisation de l’IA ou de tout autre outil numérique doit être adaptée à l’âge, au niveau de compétence et à la discipline enseignée, mais aussi servir l’objectif qui consiste à améliorer l’enseignement, l’apprentissage et les différents aspects d’une éducation qui se veut globale. Exemple, une nouvelle théorie en lien avec la crise de la santé mentale a vu le jour dans un article publié sur le site Edutopia, soulignant que « l’une des causes principales réside dans la diminution, au fil des décennies, des possibilités offertes aux enfants et aux jeunes de jouer, de vagabonder et de s’adonner à des activités autres que celles supervisées et contrôlées directement par des adultes ». Il faut à tout prix éviter que l’IA ne devienne un moyen de contrôle omniprésent dans leur vie et renforcer le fragile équilibre et l’interconnexion que doivent maintenir les enseignant·e·s professionnel·le·s pour assurer une éducation globale. Il importe de prévoir un déploiement et une structure adaptés à l’âge (les éléments fondamentaux) pour progresser vers un avenir où les étudiantes et les étudiants à l’université, seront capables d’utiliser des tuteurs ou des plateformes d’apprentissage personnalisé piloté par l’IA de manière éthique et responsable.

Une telle démarche peut s’avérer positive.

Toutes ces explorations ont consolidé mes points de vue sur les pratiques que j’applique en classe et qui consistent à privilégier une approche plus globale, à impliquer les élèves autant dans le processus que dans le produit final, de discuter avec les élèves pour soutenir leur processus de pensée et leur raisonnement et d’utiliser l’IA de manière à susciter leur intérêt : par exemple analyser un texte généré par l’IA pour leur enseigner l’esprit critique et leur apprendre à croiser les références et à collaborer, tout en les amenant à utiliser efficacement certains de ces outils.

Un cheminement collectif pour atténuer les risques engendrés par l’IA

J’aborde généralement les changements et les nouvelles initiatives dans ma classe avec une certaine sérénité et une exaltation mesurée face aux diverses possibilités qui me sont offertes. Toutefois, ces situations m’ont particulièrement déstabilisé et mis mal à l’aise. La charge émotionnelle étant relativement importante, beaucoup ne s’y attaquent pas seuls et forment des groupes de discussion sur des réseaux sociaux comme ChatGPT for teachers (« ChatGPT pour les enseignant·e·s »). L’ampleur des changements auxquels nous devons faire face aujourd’hui dépasse largement le cadre de l’éducation, les travailleuses et travailleurs étant submergé·e·s par la rapidité de leur implantation. En tant qu’enseignantes et enseignants, il est de notre devoir de surmonter ces peurs et ce sentiment d’inconfort. Nous devons remédier à notre manque de compréhension afin de tracer la voie à suivre et éviter de nous perdre sur des chemins que nous savons intuitivement ne pas être les bons.

Mes expériences personnelles et mes discussions avec différentes parties prenantes à travers le monde m’ont clairement démontré que nous ne comprenons pas pleinement le vaste univers de l’IA, qu’il soit question des bénéfices ou des écueils potentiels pour l’éducation. Lorsque je travaille avec l’IA, je reste vigilant et garde toujours à l’esprit les incertitudes et les problématiques qui y sont liées.

Dans un article publié récemment, Michelle Toh et Nectar Gan établissent une comparaison entre le logiciel ERNIE Bot 4.0 produit par Baidu, le géant chinois de la technologie, et GPT-4. Si tous deux présentent les mêmes capacités, ERNIE Bot possède une base de connaissances plus vaste. Cependant, ERNIE bot suscite des inquiétudes inhérentes en raison de l’obligation de le rendre conforme aux prescriptions du Parti communiste au pouvoir, supposant une censure des contenus et le blocage des utilisateurs et utilisatrices qui critiqueraient trop souvent le gouvernement. Rappelons que la Chine compte parmi les premiers pays au monde à avoir instauré des politiques relatives à l’IA générative, une initiative suivie il y a quelques semaines par l’UE. Dans le premier cas, le but est de contrôler ; dans le second, d’assurer des pratiques éthiques et responsables de l’IA, de faire face aux risques et aux problèmes et, plus important encore, de garantir le respect des valeurs et des droits fondamentaux.

Le point le plus alarmant est l’utilisation abusive de l’IA en vue d’instaurer un contrôle gouvernemental, à travers une programmation ciblée et entachée de préjugés et de fausses informations. Ceci souligne l’importance de rester vigilant face à ces pratiques omniprésentes, mais aussi face aux personnes qui, involontairement, perpétuent les préjugés et les inégalités existants.

Un autre aspect de l’IA et de tout outil numérique qui m’empêche de fermer l’œil est la protection des élèves.

Nous qui utilisons ces outils devons garder à l’esprit que les mesures en matière de cybersécurité sont peut-être obsolètes, mais que nous avons aussi des solutions potentielles. J’ai étudié la possibilité d’implanter un système où chaque élève disposerait de sa propre blockchain. Une blockchain est une technologie de registre décentralisé qui répertorie les transactions de manière sécurisée sur plusieurs ordinateurs en réseau. Chaque bloc comprend un horodatage et des liens vers le bloc précédent pour former une suite chronologique inaltérable. Une telle solution pourrait garantir la propriété et le contrôle de leurs données éducatives numériques. Actuellement, peut-on véritablement identifier qui conserve les données et les travaux des élèves une fois diplômé·e·s ? Les élèves et nous-mêmes savons-nous comment nos données sont utilisées à partir de ces outils numériques ? Chaque blockchain d’un élève pourrait stocker et traiter en toute sécurité ses données et résultats académiques, ainsi que d’autres données pertinentes, dans un grand registre transparent et inviolable, placé sous son contrôle et sa propriété. Il sera cependant impératif de rester attentif à la protection de la vie privée, à la sécurité et aux implications juridiques lors de la mise en œuvre d’un tel système.

Les répercussions de cette nouvelle ère de l’IA que nous pouvons observer au sein de nos écoles et de nos universités sont bien réelles. Raison pour laquelle nos points de vue professionnels doivent être pleinement pris en compte dans les débats plus larges. Nous avons besoin de recherches en temps réel, de programmes de développement professionnel continu, d’idées de mise en œuvre tenant compte de nos contextes individuels, d’un environnement et d’une culture offrant à nos personnels enseignants les moyens d’agir en toute autonomie et de s’adapter si nécessaire – autant de facteurs essentiels au sein d’une profession en pleine mutation et de plus en plus complexe.

Dans mon troisième et dernier article de cette série, j’examinerai les voies à suivre en termes généraux et avancerai quelques propositions pour permettre aux enseignantes et aux enseignants de relever ces défis et de s’impliquer de manière responsable.

Le contenu et les avis exprimés dans ce blog sont ceux de son auteur et ne reflètent pas nécessairement la position officielle de l’Internationale de l’Education.