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Photo by Emad El Byed on Unsplash
Photo by Emad El Byed on Unsplash

Prendre les travailleurs·euses essentiel·le·s et les infrastructures civiles de Gaza pour cibles est une attaque contre nous tous·tes

Par Daniel Bertossa

Publié 14 mars 2024 Mis à jour 14 mars 2024

L'article ci-dessous a été rédigé par Daniel Bertossa, Secrétaire général de l'Internationale des Services Publics. Nous vous en présentons un extrait sur le site web de l'Internationale de l'Éducation et vous encourageons à le lire dans son intégralité via ce lien.

Dans toute la bande de Gaza, les agents des services publics sont confrontés à des scènes de dévastation inimaginables : 392 établissements scolaires détruits, 132 puits d'eau hors d’usage, 24 hôpitaux mis hors service et les 11 restants ne fonctionnant que partiellement. L'ensemble du réseau énergétique reste hors d’usage en raison des restrictions d'importation de carburant et des coupures de lignes extérieures. Le manque d'électricité a contraint les usines de dessalement et de traitement de l'eau à fermer, les eaux usées s'écoulant ouvertement dans les rues. Le manque d'installations de lavage oblige de nombreuses femmes à prendre la pilule pour retarder leurs menstruations.

Pourtant, au milieu des décombres et des ruines, ils.elles ne renoncent pas. Les travailleurs.euses du secteur de l'eau se démènent pour éviter la déshydratation après la destruction des canalisations et des nappes aquifères. Les médecins et les infirmières sauvent des vies tout en craignant pour la leur. Les travailleurs.euses humanitaires sont confronté.e.s à l’impossible tâche de nourrir et de loger une population déplacée de la taille de la ville de Barcelone, dans une "zone de sécurité" de quelques kilomètres carrés.

Gaza est désormais l'endroit le plus dangereux au monde pour exercer la médecine, avec plus de 340 professionnel.le.s de la santé décédé.e.s. Plus de 150 membres du personnel des Nations unies ont été tués, ce qui représente le plus grand nombre de morts dans un conflit en 78 ans d'histoire de l'organisation. Comme le dit Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) : "Dans quel monde vivons-nous lorsque les populations n'ont pas accès à la nourriture et à l'eau, lorsque les travailleurs.euses de la santé risquent d'être bombardé.e.s alors qu'ils.elles effectuent leur travail de sauvetage ?"

[...]

En temps de guerre, les travailleurs.euses essentiel.le.s et les services publics sont souvent tout ce qui sépare la vie de la mort. Ce conflit démontre la catastrophe humanitaire causée par leur destruction. Notre mouvement syndical mondial n'acceptera jamais que le meurtre de civils, le bombardement d'infrastructures vitales ou le ciblage de nos camarades soient considérés comme des méthodes de guerre valables - ni à Gaza, ni ailleurs.

Nous autres syndicats pouvons agir et :

  • Plaider pour la fin des restrictions sur les fournitures d'aide afin de rétablir les services essentiels et de répondre aux besoins des civils à Gaza pour restaurer la dignité et les droits humains :
  • Appeler à l'importation sans entrave de médicaments, de vaccins et d'équipements médicaux vitaux pour faire face à la crise des soins de santé.
  • Exiger l'accès aux soins dans des centres médicaux en dehors de Gaza et la libre circulation des patients, notamment par l'ouverture du point de passage de Rafah,
  • Faire pression sur notre gouvernement pour qu'il finance la fourniture de services publics afin d'atténuer la crise humanitaire, y compris le financement de l'UNRWA.
  • Demander à leurs gouvernements de soutenir un cessez-le-feu immédiat.

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