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Chine, Japon et Corée : les éducateur·trice·s s’unissent pour l’éducation à la paix

Publié 26 septembre 2025 Mis à jour 29 septembre 2025

Promouvoir l’éducation à la paix et partager des exemples positifs d’enseignement et d’apprentissage afin de bâtir un avenir meilleur pour l’Asie de l’Est. Tel était le principal objectif de la 12e Assemblée de l’éducation pour la paix réunissant les syndicats de l’enseignement de Chine, du Japon et de Corée.

Accueilli tous les deux ans, l’événement s’est tenu pour la première fois en 2006 à l’initiative du syndicat japonais Japan Teachers’ Union (JTU) en réponse à la montée du révisionnisme historique au Japon. Au fil des ans, il a contribué à développer une forte solidarité transfrontalière entre les éducateur·trices attaché·e·s à enseigner la vérité et à cultiver une culture de paix.

Organisée conjointement par les syndicats Korean Teachers and Education Workers Union (KTU) pour la Corée, National Committee of the Chinese Educational, Scientific, Cultural, Health and Sports Workers’ Union pour la Chine et JTU pour le Japon, la 12e Assemblée s’est tenue à Tokyo les 6 et 7 août 2025.

Initiatives pour la paix coréennes

Au cours de l’Assemblée, les représentant·e·s du KTU ont rendu compte des efforts déployés par leur syndicat pour réintégrer le soulèvement de Jeju du 3 avril dans les manuels scolaires, dont il avait été expurgé en 2022. Cette insurrection sur l’île de Jeju, en Corée du Sud, entre avril 1948 et mai 1949, et la répression qui s’est ensuivie, ont été marquées par une violence extrême ; entre 14.000 et 30 .00 personnes (10 % de la population de Jeju) ont été tuées, et 40.000 ont fui vers le Japon.

Les représentant·e·s du KTU ont poursuivi en partageant leurs expériences en classe dans le contexte de l’état d’urgence de 2024. Le Hangul – alphabet coréen et système d’écriture moderne pour la langue coréenne – a été mis en avant en tant que symbole de l’identité coréenne et une réflexion a été menée à propos des points de vue des enfants à l’égard de la division, de la domination coloniale et de la discrimination.

Un cas pédagogique sur Kkot Songi, une anthologie écrite par des étudiant·e·s coréen·ne·s au Japon, a également été présenté comme une ressource pour la paix, axée sur l’identité, la réunification et la paix en Asie du Nord-Est.

Au Japon, l’école enseigne les injustices historiques

Le JTU a présenté un cours donné dans un collège de la ville de Tateyama, préfecture de Chiba, qui aborde le massacre des Coréen·ne·s suite au Grand tremblement de terre du Kanto, Coréen·ne·s que les manuels scolaires se contentent souvent de désigner comme « autres ». En inscrivant l’histoire locale dans le cadre de questions de solidarité plus larges, le cours a permis aux élèves de mieux appréhender les injustices historiques, ainsi que l’importance de transmettre ces enseignements dans l’avenir.

Minute de silence à l'occasion du 80ᵉ anniversaire du bombardement nucléaire sur Hiroshima

Chine : tout le monde est victime de la guerre

Le représentant chinois a évoqué l’intégration systématique de l’éducation à la paix dans les programmes du premier cycle de l’enseignement secondaire, couvrant l’invasion de la Chine par le Japon et les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Il s’agit d’enseigner que « tout le monde est victime de la guerre ». Il a souligné que « les cicatrices profondes de l’histoire doivent servir de leçons, soulignant pourquoi la guerre ne devrait jamais se répéter ».

Des syndicats comme le JTU ont vu le jour en prenant l’engagement ferme de « ne plus jamais envoyer nos enfants sur le champ de bataille ». Aujourd’hui, alors que des conflits mortels continuent de faire rage à travers le monde, les éducateur·trice·s de toute l’Asie de l’Est restent attaché·e·s à promouvoir l’éducation à la paix et à enseigner que la guerre constitue la pire violation des droits humains.