Mongolie : l’appel de grève du syndicat de l’éducation largement suivi
Les enseignant·e·s et les personnels de soutien à l’éducation (PSE) sont en grève dans tout le pays depuis le 16 octobre 2025. Leurs revendications au gouvernement de Mongolie incluent une augmentation du salaire de base à 3,5 millions de tugriks (environ 840 euros) et une révision à la hausse du budget de l’éducation pour 2026.
Actions de grève coordonnées par la FMESU
Cette grève a été organisée sur appel de la Fédération des syndicats mongols de l’éducation et des sciences (FMESU), qui demande de meilleures conditions de vie pour les éducateur·trice·s et un investissement accru dans l’enseignement public.

La FMESU a constitué un comité de travail chargé de coordonner les actions collectives à l’échelle nationale et de partager des informations en temps réel avec l’ensemble de ses membres et le public. Ce comité est composé d’une équipe de gestion, de conseiller·ères·s juridiques et d’une équipe technique.
Le syndicat organise des formations en ligne de 9h à 17h pour orienter ses membres, ainsi que des visites dans les établissements scolaires afin de les aider à constituer des comités syndicaux.
Le 21 octobre 2025, le président de la FMESU, Tsogtgerel Zambal, a rencontré le ministre des Finances, M. Bold Javkhlan, le ministre de la Famille, du Travail et de la Protection sociale, M. Telukhan Aubakir, et le ministre de l’Éducation, M. Naranbayar Puversuren, afin de réitérer et de discuter plus en détail les demandes d’augmentation de salaire du personnel enseignant.
Le gouvernement a proposé d’augmenter progressivement le salaire des enseignant·e·s entre 2026 et 2028, pour atteindre le niveau requis de 3,5 millions de tugriks d’ici 2028. En l’occurrence, une augmentation de 15 à 20 % du salaire des enseignant·e·s se traduirait par une augmentation du salaire de base de 150.000 à 200.000 tugriks (36 à 48 euros) seulement. « En résumé, nous ne pouvons accepter cette proposition », a souligné M. Zambal. Le 22 octobre 2025, le ministre de l’Éducation, M. Naranbayar, a présenté une proposition visant à engager des négociations collectives.
Dès le début du mouvement de grève, 18.837 enseignant·e·s et membres des PSE de 83 écoles secondaires, 215 écoles maternelles et trois écoles primaires situées en zone rurale, soit 331 établissements scolaires au total, ont rallié la FMESU dans la capitale, Oulan-Bator. En outre, 3.308 enseignant·e·s et membres des personnels de soutien à l’éducation des provinces d’Orkhon, Sukhbaatar, Khovd, Bulgan et Tuv se sont également joints à la grève. Les comités de grève procèdent toutes les deux heures au décompte des enseignant·e·s et membres des PSE participant·e·s.

Le 17 octobre 2025, 85 écoles secondaires, 218 écoles maternelles et 35 écoles primaires au niveau provincial, soit 372 établissements d’enseignement au total, se sont joints au mouvement de grève, portant le total à 22.791 enseignant·e·s et membres du PSE mobilisé·e·s. Les enseignant·e·s et membres des PSE de 10 provinces ont également rallié le mouvement de grève, notamment à Orkhon, Sukhbaatar, Khovd, Bulgan, Tuv, Darkhan, Arkhangai, Dornogobi Gobisumber et Khentii, soit au total 2.919 enseignant·e·s et membres des PSE de 35 écoles et 31 maternelles.

Depuis le 20 octobre 2025, plus de 558 établissements scolaires et environ 30.000 membres du personnel éducatif se sont joints à la grève.
« De plus en plus d’écoles et de maternelles se joignent à la grève. Nous ne mettrons pas fin au mouvement. La proposition du gouvernement a été rejetée par la FMESU », a déclaré le président de la fédération syndicale.

Contexte
La grève nationale, qui a débuté après plusieurs jours de sit-in pacifiques des enseignant·e·s et membres des personnels de soutien à l’éducationà Oulan-Bator, a défrayé la chronique au niveau national, suscitant un soutien croissant de la part d’autres secteurs, dont les cheminots qui se sont joints à l’action collective en signe de solidarité. Bénéficiant d’un large appui du public, la FMESU avait déjà fait part des revendications des éducateur·trice·s lors d’une réunion avec les autorités le 8 octobre 2025, où elle a exhorté le gouvernement à accorder la priorité aux investissements dans le corps enseignant et le secteur de l’éducation.