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Résolution sur le genre et l’égalité de rémunération

Publié 25 juillet 2007 Mis à jour 31 mars 2017

Le cinquième Congrès mondial de l'Internationale de l'Education, réuni à Berlin, Allemagne, du 22 au 26 juillet 2007

1. Note les dispositions en la matière de la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes formes de discrimination contre les femmes, CEDAW, de 1979, la Déclaration de l'OIT sur l'Egalité des chances et de traitement pour les travailleuses de 1975, la Plate-forme d'action de Pékin de 1995, la Déclaration de l'OIT de 1998 sur les principes et les droits fondamentaux au travail ;

2. Rappelle la Convention sur l'égalité de rémunération (n° 100) de 1951, la Convention sur la discrimination (emploi et profession), (n° 111) de 1958, la Convention sur les travailleurs ayant des responsabilités de famille (n° 156) de 1981 et les principes ancrés dans d'autres conventions de l'OIT en la matière;

3. Note l'adoption en 2000 par la Conférence Internationale du Travail de l'OIT de la Convention sur la protection de la maternité (183) et de son suivi ;

4. Souligne que les différences salariales sont des éléments qui font apparaître une fois de plus la discrimination basée sur le sexe que subissaient et continuent à subir de nombreuses femmes ;

5. Reconnaît le nombre croissant d'entrées des femmes sur le marché du travail et plus particulièrement dans l'éducation, note également une diminution des salaires là où les femmes sont en majorité de la profession ;

6. Note qu'en dépit des efforts accomplis à ce jour l'égalité de rémunération entre les hommes et les femmes dans le monde reste une question en suspens alors que si le fossé salarial a diminué à certains endroits, beaucoup de pays n'en sont pas arrivés à l'égalité de rémunération et que la précarisation des emplois touche d'abord et particulièrement les femmes, et contribue à accentuer les inégalités salariales ;

7. Soulignant le rôle crucial joué par les organisations syndicales d'enseignants dans l'amélioration des conditions de travail de tous les enseignants et du personnel d'éducateur ;

8. Rappelle que l'égalité de rémunération est un facteur crucial des politiques et des programmes de l'IE en matière de dimension de genre alors même que la majorité des membres sont des femmes ;

9. Est convaincu que l'égalité de rémunération représente un moyen important d'aborder la question de la discrimination entre les hommes et les femmes non seulement dans les systèmes de rémunération mais également sur le lieu de travail ;

10. Est également convaincu que l'investissement dans les services publics est crucial, spécialement dans le domaine de l'éducation, qui soutient l'acquisition de pouvoir par les femmes et les filles. Ce qui signifie la promotion des femmes en tant que travailleuses, le soutien des femmes et des filles en tant qu'utilisatrices de services et leur protection contre toute forme d'abus ;

11. Réitère sa conviction que le temps est venu d'abandonner les pratiques de travail et des schémas salariaux établissant des inégalités inacceptables entre travailleuses et travailleurs et que lorsque qu'une analyse comparative sur les gains et revenus de pensions est menée sur le long terme , elle révèle des disparités importantes , même ou en particulier dans les pays développés ;

Le cinquième Congrès mondial de l'Internationale de l'Education

12. Demande aux gouvernements de prendre des mesures effectives, y compris juridiques, pour:

a. Assurer le droit de toute femme de recevoir une rémunération égale ou équivalente à celle reçue par leurs homologues masculins pour un travail ou une responsabilité de nature équivalente ;

b. Demander aux employeurs des secteurs public et privé de payer un salaire égal pour un travail de valeur égale, qu'il s'agisse ou non d'un emploi identique ;

c. Assurer que la conception, la méthodologie et la mise en oeuvre des systèmes d'évaluation des emplois soient exemptes de discrimination et soient adoptées avec la participation pleine et entière du mouvement syndical ;

d. Accorder la priorité à l'application de l'égalité salariale lors de la conception des politiques, des programmes et l'allocation des budgets publics. Afin d'assurer la mise en oeuvre de cet important objectif ;

e. d'avoir une politique de l'emploi qui supprime les formes d'emploi précaire ;

13. Invite les organisations membres de l'IE à

a. Mener des campagnes de lobbying auprès des gouvernements afin qu'ils ratifient et mettent totalement en oeuvre les Conventions de l'OIT portant sur la réalisation de l'égalité salariale, en particulier les Conventions n° 100, 111 et 156, qu'ils éradiquent les inégalités et les discriminations dans les systèmes salariaux et de les rendre transparents et ouverts à un droit de regard et qu'ils allouent en priorité des fonds suffisants pour atteindre l'égalité salariale ;

b. Rassembler des informations pertinentes concernant l'existence, dans le secteur de l'éducation, d'un clivage au niveau des salaires basé sur le sexe et les diffuser parmi leurs affilié(e)s ;

c. Faire de l'égalité salariale un objectif lors des négociations collectives ;

d. Former les équipes de négociateurs des conventions ou contrats collectifs dans le but de négocier des clauses et proposer des mesures destinées à faire disparaître ce clivage ;

e. Former les femmes afin de les rendre capables de détecter l'existence de l'inégalité salariale et d'exiger sur une base argumentée le respect de leurs droits sociaux;

14. Demande à l'IE de

a. Intégrer la question de l'égalité salariale, libre de tout préjugé dans toutes les activités internationales, régionales et nationales de l'IE sur la dimension de genre ; b. Développer des instruments spécifiques et du matériel pour assister les organisations membres sur les aspects de dimension de genre des questions d'égalité salariale et de systèmes d'évaluation des tâches ;

c. Renforcer sa collaboration avec les Fédérations syndicales internationales (FSI) et l'Organisation Internationale du Travail en matière de promotion de l'égalité de travail, afin de promouvoir l'égalité salariale ;

d. Entreprendre un travail conjoint avec les Fédérations syndicales internationales avec comme objectif stratégique l'égalité salariale, aux niveaux international, régional et national, incluant des activités telles que le plaidoyer, la formation, let le partage des ressources matérielles ;

e. de veiller au droit à la syndicalisation et à l'exercice des responsabilités syndicales des femmes sur le lieu de travail.