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L'égalité des genres et la justice climatique à l'honneur lors de la 66e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies

Publié 17 mars 2022 Mis à jour 22 mars 2022

La 66e Session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW66) s'est ouverte le 14 mars au siège de l'ONU à New York, ainsi qu'en ligne à travers le monde, avec pour thème principal « la réalisation de l'égalité des genres et l'autonomisation de toutes les femmes et les filles dans le contexte des politiques et programmes relatifs au changement climatique, à l'environnement et à la réduction des risques de catastrophes ».

Des représentant·e·s de l'Internationale de l'Éducation et du groupement Global Unions participent à la session et appellent à une transition juste, inclusive et transformatrice de genre pour un monde vert et solidaire.

L'impact sexospécifique de la crise climatique

Si la crise climatique touche tout le monde, ses effets ne sont pas ressentis de la même manière. Les pays qui ont le moins contribué au problème sont aujourd'hui confrontés à ses conséquences les plus graves. Les femmes et les filles issues de milieux marginalisés et des communautés les plus pauvres sont les plus vulnérables et ressentent l'impact de manière plus aiguë, notamment en raison des rôles traditionnels assignés aux hommes et aux femmes depuis la naissance.

L'impact sexospécifique de l'urgence climatique est bien documenté. Par exemple, 80 % des personnes déplacées par les effets du changement climatique sont des femmes. L'inégalité systémique entre les genres signifie que les femmes et les filles ont un accès limité aux ressources et au pouvoir de décision, ce qui les rend moins aptes à résister aux catastrophes liées au climat et à s'en remettre, et les empêche d'accéder aux services de base, notamment les soins de santé, l'éducation, le logement et d'autres services liés à la reprise après désastre.

Les catastrophes d'origine climatique et les conflits liés au climat exacerbent également la violence liée au genre à l'encontre des femmes et des filles, ce qui maintient et renforce les déséquilibres de pouvoir entre les genres et constitue un obstacle majeur à la réalisation de l'égalité des genres.

Dans ce paysage complexe de vulnérabilités croisées, la lutte pour l'égalité des genres et la lutte pour la justice climatique ne peuvent être menées séparément. Les syndicats de l'éducation présents à la CSW s'efforcent de souligner le rôle essentiel de l'éducation dans la réalisation de l'égalité des genres et de la justice climatique.

Faire progresser l'égalité des genres et la justice climatique par l'éducation

La délégation de l'Internationale de l'Éducation à la CSW66 rassemble 84 représentant·e·s de syndicats de l'éducation de 32 pays. Les éducateur·trice·s plaident pour qu'une éducation de qualité au changement climatique soit intégrée « dans les programmes scolaires en tant que matière obligatoire à tous les niveaux d'enseignement, y compris l'éducation de la petite enfance, l'enseignement technique et professionnel, l'enseignement supérieur et l'éducation des adultes ».

L'éducation et son rôle essentiel dans une transition juste vers une économie verte sont soulignés dans la déclaration du groupement Global Unions à la CSW66 : « L’éducation doit être transformée pour soutenir la lutte contre les changements climatiques et appuyer une transition juste. Les étudiant·e·s ont le droit d’acquérir les connaissances, les compétences et les attitudes requises pour préserver notre monde à l’intention des générations actuelles et futures, et de recevoir une éducation qui les prépare au monde du travail dans une économie verte. »

S'exprimant lors d'un événement parallèle organisé par le groupement Global Unions, Dianne Woloschuk, Présidente du Comité de l'Internationale de l’Éducation sur le statut des femmes, a présenté la campagne Enseignez pour la planète de l'Internationale de l’Éducation et son Manifeste pour une éducation de qualité au changement climatique pour tou·te·s, qui expose la vision de la profession sur la manière dont nous pouvons véritablement exploiter le pouvoir de l'éducation pour renforcer une réponse au changement climatique progressive et fondée sur la justice. Elle a déclaré :

« Nous sommes convaincus qu'une éducation climatique de qualité, fondée sur la science et abordant les dimensions éthiques, culturelles, politiques, sociales et économiques du changement climatique, dotera les élèves des connaissances et des outils dont ils et elles ont besoin pour réagir. Ils et elles acquerront la pensée critique et les compétences en matière de travail d'équipe dont ils et elles auront besoin - aujourd'hui et à l'avenir - pour relever les défis engendrés par la crise climatique. »

Cependant, afin de réaliser pleinement le potentiel de transformation de l'éducation, toutes les barrières en termes d'accès à l'éducation doivent être supprimées. La secrétaire générale adjointe de l'IE, Haldis Holst, a souligné ce point dans son discours d'ouverture d'un événement parallèle à la CSW66 sur la garantie d'une éducation de qualité, des compétences du 21e siècle et d'une transition réussie de l'école au travail dans un monde numérique pour les femmes et les filles :

« Il ne suffit pas que l'éducation soit de qualité et accessible. Elle doit être financée par les pouvoirs publics et être gratuite. Cela doit devenir un point central pour accélérer les progrès vers l'égalité des genres. »

La secrétaire générale adjointe de l'Internationale de l’Éducation a également souligné le besoin impératif de construire des systèmes d'enseignement public résilients, capables de garantir et d'honorer l'engagement du droit universel à l'éducation :

« La pandémie de COVID-19 et les catastrophes climatiques nous montrent bien ce qui est en jeu lorsque les systèmes éducatifs ne sont pas financés de manière à les rendre suffisamment robustes pour résister aux chocs et aux crises : le droit à une éducation de qualité, financée par l'État et gratuite, devient une chimère vide de sens pour des millions de personnes, notamment les apprenants les plus marginalisés, comme les filles. »

Les Global Unions à la CSW66

Les délégations du groupement Global Unions représentent plus de 80 millions de travailleuses du monde entier à la CSW66. La déclaration du groupement Global Unions à la Commission de la condition de la femme est disponible ici.

Les Global Unions accueillent et participent également à un certain nombre d'événements parallèles. Cliquez ici pour consulter le programme complet des événements organisés par les Global Unions dans le cadre de la CSW66 et rejoindre les discussions en ligne.

Signez et partagez le Manifeste de l'Internationale de l’Éducation pour une éducation climatique de qualité pour tou·te·s et rejoignez-nous dans notre plaidoyer pour une transition juste, inclusive et transformatrice de genre pour un monde vert et solidaire.