Du dialogue à l’action : les syndicats lusophones appellent leurs gouvernements à investir dans l’éducation publique !
Face à la diminution de l’aide extérieure, à la numérisation effrénée et aux menaces croissantes qui pèsent sur la démocratie, les syndicats lusophones de l'éducation membres de l’Internationale de l’Éducation ont tenu une réunion le 16 juillet en Guinée-Bissau afin de renforcer le dialogue social et politique. Cette rencontre avait pour objectif de soutenir la campagne La force du public : Ensemble on fait école ! de l’IE, en renforçant les efforts collectifs visant à défendre et à promouvoir une éducation publique de qualité.
Organisé conjointement par l’Internationale de l’Éducation (IE) et la Confédération des syndicats lusophones (CPLP-SE), le forum « Promouvoir une coopération efficace pour réinventer l’éducation publique » a examiné la manière dont les syndicats et les responsables politiques peuvent surmonter les obstacles systémiques et donner suite aux Recommandations des Nations Unies afin de transformer la profession enseignante et d’établir un nouveau contrat social pour l’éducation.
Au cours du forum, les membres de l’IE ont saisi l’occasion du sommet des chefs d’État des pays lusophones en Guinée-Bissau pour appeler à une nouvelle dynamique de coopération entre les syndicats et les responsables politiques.
Les syndicats d’Angola, du Brésil, du Cap-Vert, de Guinée-Bissau et du Portugal ont transmis un message clair. Un dialogue constructif est fondamental en vue de l’élaboration de politiques innovantes qui garantissent un financement public accru et fiable pour investir dans la profession enseignante et transformer l’éducation.

Inaugurant de l’événement, le ministre de l’Éducation de Guinée-Bissau, Herry Mané, a souligné le rôle essentiel que jouent les syndicats enseignants par leur participation à l’élaboration de politiques publiques visant à améliorer l’éducation. Se disant préoccupé du fait que le potentiel du dialogue social et politique dans les pays lusophones n’ait pas encore été pleinement exploité, il a appelé les responsables gouvernementaux et les décideurs politiques à « reconnaître les syndicats enseignants comme des partenaires sérieux et indispensables » et à « bâtir la confiance mutuelle nécessaire pour trouver les solutions dont nos systèmes éducatifs ont besoin ».

Le forum a également abordé l’état actuel du dialogue social et politique et les nouveaux défis auxquels se heurtent les systèmes éducatifs : diminution de l’aide extérieure, numérisation, intelligence artificielle et menaces contre la démocratie. Il a encouragé la réflexion sur les recommandations de l’ONU visant à transformer la profession enseignante et sur la manière dont les syndicats et les décideurs peuvent surmonter les fractures culturelles et structurelles ainsi que les lacunes liées aux capacités qui compromettent l’élaboration d’un nouveau contrat social pour l’éducation.
Angelo Gavrielatos, responsable de la campagne La force du public : Ensemble on fait école ! en a présenté les objectifs et les stratégies, lançant un processus de planification coordonné pour une action tant au niveau national qu’au niveau de la communauté lusophone. Sa présentation a donné le ton à un échange dynamique entre les leaders syndicaux, qui ont exprimé leur soutien sans faille à cette initiative.
Herminia do Nascimento, présidente du SINPROF (Angola), a salué la campagne comme une intervention vitale « pour des pays comme l’Angola, où l’éducation souffre d’un sous-financement chronique ».
Dans le même sens, Cristina Castro, du syndicat brésilien CONTEE, a souligné le potentiel transformateur de la campagne, la qualifiant d’opportunité pour « renforcer notre lutte en faveur d’une éducation transformatrice comme fondement d’un avenir fondé sur la justice sociale ».
Djilan Danfa, du SINAPROF (Guinée-Bissau), a fait écho à l’urgence d’agir, invitant ses collègues à saisir cette occasion « pour plaider en faveur d’une loi qui garantira enfin un niveau satisfaisant de financement public pour nos écoles ».
Depuis le Portugal, José Feliciano Costa, secrétaire général de la FENPROF, a souligné que la campagne s’inscrivait dans le droit fil des priorités nationales, affirmant que la campagne La force du public : Ensemble on fait école ! était « en parfaite adéquation avec notre lutte pour l’amélioration du statut de notre profession ».
Pour conclure la série d’interventions, Abraão Borges, de la FECAP (Cap-Vert), a partagé une réussite de sa fédération, illustrant l’impact de la campagne : « Grâce à la mobilisation, nous avons remporté une victoire et amélioré nos conditions de travail. »

Ce forum est le premier organisé conjointement par l’IE et la CPLP-SE en marge du sommet de la Communauté des États lusophones. Il s’est conclu par l’adoption de la Déclaration de Bissau, qui appelle les responsables gouvernementaux et les décideurs à se joindre à l’IE et à la CPLP-SE dans leurs efforts pour améliorer la collaboration et le dialogue politique et tenir la promesse d’une éducation de qualité pour toutes et tous.
Vous trouverez ci-dessous les liens renvoyant à la Déclaration de Bissau en portugais et en anglais respectivement.