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Résolution sur la petite fille

Publié 28 juillet 1998 Mis à jour 31 mars 2017

Le deuxième congrès mondial de l’Internationale de l’Education réuni à Washington D.C. (Etats-Unis) du 25 au 29 juillet 1998

1. Rappelle que la Convention relative aux droits de l’enfant stipule : "Les Etats parties s'engagent à respecter les droits qui sont énoncés dans la présente Convention et à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction, sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou autre de l'enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation”. (Convention relative aux droits de l’enfant, Nations Unies, chapitre 1, art. 2.1)

2. Reconnaît que dans de nombreux pays et de nombreuses régions, malgré les progrès enregistrés, les filles sont toujours victimes de discrimination et que cette discrimination intervient même avant leur naissance;

3. Constate que la notion patriarcale qui veut que la petite fille ait moins d'importance que le garçon persiste ainsi que certaines pratiques traditionnelles qui indiquent une nette préférence pour les enfants de sexe masculin;

4. Constate que les nouvelles techniques de reproduction permettant la planification génétique et la sélection du sexe et qui évitent la naissance d’une fille sont de plus en plus fréquemment utilisées dans les pays industrialisés comme dans les pays en développement;

5. Condamne les pratiques qui perpétuent la discrimination vis-à-vis des filles telles que les mariages avancés, la maternité précoce, un octroi limité de ressources alimentaires et nutritionnelles, le manque d’accès aux services de santé physique et mentale, la violence dirigée spécifiquement contre les femmes et les filles, les actions qui affaiblissent le respect de soi, l’exploitation sexuelle et les pratiques cruelles et humiliantes telles que les mutilations génitales;

6. Affirme que l’éducation est un instrument essentiel pour garantir aux petites filles un avenir meilleur;

7. Constate qu’il existe un lien réciproque direct entre l’investissement dans le secteur de l’éducation et la prospérité des sociétés.

8. Le Congrès décide que l’IE et ses organisations membres doivent:

a. encourager la mise en œuvre des objectifs stratégiques du programme d’action de Beijing relative aux petites filles qui préconise la promotion des droits élémentaires des filles, l’élimination de toutes les formes de discrimination, les attitudes et pratiques culturelles négatives et la violence dirigée contre les filles;

b. promouvoir et protéger les droits des filles tout en sensibilisant l’opinion sur leurs besoins et leur potentiel;

c. éliminer toute discrimination vis-à-vis des filles en matière d’éducation, de développement des aptitudes et de la formation;

d. encourager l’élimination de la discrimination vis-à-vis des filles en matière de soins de santé et d’alimentation;

e. appuyer les initiatives visant à supprimer l’exploitation économique sous toutes ses formes, comme par exemple le travail des enfants, et veiller à ce que ces initiatives tiennent compte de la situation des filles;

f. encourager les systèmes d'éducation dont la vocation est d’offrir aux petites filles des possibilités d’accès égales tout en tenant compte des besoins spécifiques des filles issues de groupes marginaux de la société.

9. Le Congrès appelle l’IE et ses organisations membres à mettre au point des plans d’action pour:

a. réviser les politiques et les pratiques, les activités et les publications, de façon à garantir que les filles soient, en toutes choses, considérées sur le même pied d'égalité que les garçons;

b. faire campagne pour la promotion de l’éducation des filles comme un droit humain;

c. faire pression sur les gouvernements afin qu’ils intègrent des objectifs stratégiques relatifs à la petite fille dans leurs plans et programmes de développement national;

d. coopérer avec les associations de parents et les organisations de la société civile au niveau national et régional afin de promouvoir l’éducation des filles, de combattre la prostitution enfantine et toute autre pratique négative et veiller à ce que les problèmes spécifiques auxquels est confrontée la petite fille soient pris en considération;

e. encourager l’intégration dans la formation des enseignants, tant avant leur entrée en fonction qu’au cours de leur carrière, de cours traitant spécifiquement de l’éducation des filles.