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Inde : les syndicats demandent la reprise des cours dans l’enseignement primaire pour réduire la fracture numérique

Publié 28 juillet 2020 Mis à jour 9 juin 2021

Un syndicat affilié à l’Internationale de l’Éducation représentant le personnel enseignant des écoles primaires en Inde a appelé le gouvernement à modifier radicalement son approche de l’éducation. Le syndicat a exprimé ses inquiétudes face aux inégalités croissantes engendrées par l’apprentissage à distance durant la pandémie de COVID-19.

En Inde, l’organisation syndicale All India Primary Teachers’ Federation(AIPTF) a appelé le gouvernement du pays à réduire les inégalités au sein de l’éducation, mises en évidence par la pandémie de COVID-19.

Dans un courrier adressé au gouvernement, le syndicat reconnaît les efforts déployés par ce dernier pour organiser l’apprentissage à distance des élèves de l’enseignement primaire, mais souligne toutefois que seule une minorité a accès aux cours en ligne : à peine 15 à 20 % des enfants peuvent profiter de l’apprentissage à distance dans les zones rurales, 30 à 40 % dans les agglomérations urbaines.

Dans sa lettre, faisant suite à une consultation virtuelle de ses membres dans 24 États, le syndicat exprime ses inquiétudes à propos de l’accentuation de la fracture numérique entre les élèves et les parents, une situation incompatible avec une société juste et humaine.

Reprendre l’enseignement présentiel

L’AIPTF a demandé instamment au gouvernement de renoncer aux cours en ligne pour l’enseignement primaire et recommande une reprise en toute sécurité de l’enseignement présentiel pour ce niveau du système éducatif. Cette recommandation se fait l’écho des préoccupations des membres du syndicat et des avis d’un grand nombre de spécialistes en Inde.

Le président de l’organisation Ram Pal Singh précise que, outre le fait de creuser davantage le fossé des inégalités, l’enseignement en ligne a des effets négatifs sur le bien-être mental et physique des enfants : « L’apprentissage à distance ne peut être proposé qu’à partir du moment où les équipements et les compétences informatiques sont largement accessibles aux élèves, aux parents et au personnel enseignant ».

Mesures d’hygiène strictes dans les écoles

L’AIPTF propose d’organiser des classes de petite taille, n’accueillant que 8 à 10 enfants. Toutefois, les cours ne pourront pas reprendre tant que les écoles n’auront pas été désinfectées et que des mesures strictes d’hygiène n’auront pas été mises en place. Les mesures préalables recommandées sont les suivantes :

  • Nettoyage et désinfection complète des écoles ayant servi aux mises en quarantaine.
  • Installation d’équipements pour le lavage des mains.
  • Toilettes et installations sanitaires opérationnelles.
  • Réagencement des infrastructures pour permettre la distanciation sociale.

Salaires impayés depuis plus de cinq mois

Dans son courrier, dont une copie a été envoyée aux autorités étatiques compétentes, le syndicat soulève également la question des salaires impayés. Les membres de l’AIPTF signalent que, dans certains cas, les salaires n’ont plus été versés depuis plus de cinq mois. Le syndicat demande au gouvernement central et aux autorités étatiques de prendre toutes les mesures nécessaires pour procéder au versement immédiat des salaires du personnel enseignant.

La voix du personnel enseignant doit être entendue

Le syndicat déclare également vouloir « initier le dialogue avec les autorités gouvernementales pour discuter de la mise en œuvre, après la pandémie, des initiatives politiques en lien direct avec le personnel enseignant et leurs élèves. Ce dernier appelle à un dialogue ouvert, « afin que le point de vue du personnel enseignant à propos de l’enseignement présentiel soit pris en compte avant de prendre des décisions. »

La lettre de l’AIPTF adressée au gouvernement est disponible en intégralité ici(en anglais).