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Etude sur la privatisation de l’école en Côte d’Ivoire

Dr Koutou N’Guessan Claude, Dr Goi Bi Zamblé Théodore

Publié 12 mars 2019 Mis à jour 13 janvier 2022

Depuis l’année 1960 où la Côte d’Ivoire a accédé à son indépendance, il y a toujours eu une forte implication de l’Etat dans la construction des écoles primaires, secondaires générales et techniques. Cependant, la crise économique des années 1980 et l’avènement des Programmes d’ajustement structurels (PAS)1 ont entrainé une réduction drastique des financements de l’Etat en direction des écoles publiques.

Cependant, devant la demande croissante en éducation et l’insuffisance des structures d’accueil publiques, l’Etat décide d’autoriser l’ouverture d’écoles privées sur l’ensemble du territoire national à travers une convention de concession de service public.

Dès cet instant, on a assisté à un développement des écoles privées sur l’ensemble du territoire ivoirien pour répondre à la forte demande en education. La privatisation, tout azimut, de l’éducation fait qu’aujourd’hui il existe dans certaines localités 10 fois plus d’écoles privées que d’écoles publiques.

Malheureusement, toutes les écoles privées ne sont pas enregistrées, de par leur situation géographique et étant donné que certains responsables de ces écoles refusent de payer leur droit à l’Etat pour se faire recenser en vue de se faire identifier. D’autres n’existent que sur le papier car elles ne remplissent pas les conditions pour ouvrir : infrastructures délabrées, insalubrité des lieux, non-respect des programmes et des progressions, etc. Elles fonctionnent donc dans l’illégalité.

Pour comprendre les raisons de ce mauvais fonctionnement une enquête a été menée dans 18 établissements à Abidjan et Daloa. Au total, 286 élèves, 90 enseignant·e·s et 32 parent d’élèves ont été interrogé·e·s.