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1er mai 2024 : Les syndicats de l’éducation appellent les gouvernements à renforcer le financement de l’enseignement public

Publié 30 avril 2024 Mis à jour 2 mai 2024

À l'occasion du 1er mai, l'Internationale de l'Éducation, la voix mondiale de la profession enseignante, appelle les gouvernements du monde entier à financer pleinement les systèmes d’enseignement public et à garantir les droits du travail et de bonnes conditions de travail aux enseignant·e·s et aux personnels de soutien à l'éducation. Des systèmes d'éducation publique de qualité, bien financés, inclusifs et équitables sont une condition préalable à toute avancée en matière de droits humains, d'équité et d'égalité, de paix, de démocratie et de justice sociale et climatique.

"Un avenir plus juste, inclusif, démocratique et durable est impossible sans un engagement clair et significatif en faveur de l'éducation".

David Edwards | Secrétaire général, Internationale de l’Éducation

En raison de la prédominance des politiques favorisant des salaires insuffisants, des charges de travail intenables et une précarité croissante, il est impossible de recruter et de maintenir en poste les enseignant·e·s dont le monde a besoin.

La pandémie de Covid-19 a mis en évidence l'échec des politiques de sous-financement chronique des services publics essentiels, y compris de l'éducation. Suite à la pandémie, les enseignant·e·s aux quatre coins du monde doivent à présent aider leurs élèves à se rétablir et à rattraper le temps perdu avec des moyens encore plus réduits qu'auparavant. Bien qu'ils affirment soutenir l'enseignement public, trop de gouvernements ont en réalité diminué les budgets alloués à l'éducation. Depuis le début de la pandémie, le financement de l'éducation a diminué dans 65 % des pays à revenus faibles et modérés et dans 33 % des pays à revenus moyens et élevés.

La profession enseignante a atteint un point de rupture. Des enseignant·e·s expérimenté·e·s quittent la profession qu'ils et elles aiment tant, de moins en moins de candidat·e·s aspirent à prendre la relève, et la pénurie mondiale d'enseignant·e·s prend des proportions alarmantes. Cette pénurie entrave le droit des élèves à apprendre et les prive de l'avenir prometteur qu'ils et elles méritent.

Mobilisation mondiale en faveur de l’enseignement public

Pour remédier à cette pénurie mondiale, il est indispensable que les gouvernements fassent de l'éducation une véritable priorité et dotent leurs systèmes d'enseignement public des ressources nécessaires pour disposer d'une main-d'œuvre bénéficiant d'une formation et d'un encadrement adéquats, et disposant du temps, des outils et de la confiance nécessaires à l'exercice de sa profession.

Partout dans le monde, les syndicats de l'éducation se rallient à la campagne “ La force du public : Ensemble on fait école !” lancée par l'Internationale de l'Éducation. Les enseignant·e·s unissent leurs forces pour bâtir l'éducation publique inclusive et de qualité que chaque élève mérite.

"Nous voulons affirmer publiquement que cette crise doit être traitée sans délai, car il s'agit d'un moment existentiel et décisif pour l'avenir de notre monde. Nous nous mobilisons aux niveaux local, national, régional et mondial pour que tous les gouvernements s'engagent à augmenter le financement de l'éducation publique. Nous voulons nous assurer que nous jouissons de conditions de travail qui nous permettent d'enseigner et que nos élèves disposent d'un environnement propice à l'apprentissage. Un avenir plus juste, plus inclusif, plus démocratique et plus durable est impossible sans un engagement clair et significatif en faveur de l'éducation", a déclaré David Edwards, Secrétaire général de l'Internationale de l'Éducation.

Les Nations Unies appellent les gouvernements à financer l'enseignement et à soutenir la profession enseignante

Convoqué par le Secrétaire général des Nations Unies pour trouver des réponses à la pénurie alarmante d’enseignant·e·s au niveau mondial, le Groupe de haut niveau a élaboré 59 recommandations pour faire en sorte que le corps enseignant soit valorisé et respecté. Les recommandations du Groupe sont progressives et ambitieuses, reconnaissant qu’investir dans des personnels enseignants bien qualifiés et bien encadrés est un investissement dans la qualité et la durabilité de nos systèmes éducatifs.

En résumé, le Groupe a déclaré que les personnels enseignants et les personnels de soutien à l’éducation doivent être soutenus, valorisés et rémunérés à leur juste valeur. La charge et les conditions de travail doivent favoriser leur bien-être mental et physique. Les salaires doivent être compétitifs par rapport à ceux de professions comparables et doivent être décidés à la table des négociations avec les personnels et leurs syndicats. L’équité salariale entre hommes et femmes doit être garantie et le leadership des femmes doit être encouragé.

Les recommandations appellent également à la mise en place d’environnements de travail éducatifs inclusifs, sûrs et non discriminatoires pour les enseignantes et les enseignants dans toute leur diversité, y compris ceux qui vivent avec un handicap. Les personnels enseignants doivent être protégés contre toutes les formes de violence et de harcèlement, y compris la violence fondée sur le genre.

Il incombe aux gouvernements de mettre en œuvre ces recommandations pour faire en sorte que chaque enfant bénéficie, chaque jour et à chaque leçon, de l’enseignement d’un·e enseignant·e qualifié·e.

En ce premier mai, nous réaffirmons notre détermination et notre engagement en faveur de la justice sociale, de la paix et de la démocratie. Ensemble, les enseignant·e·s font école et parlent d’une même voix pour affirmer la force de l’enseignement public et demander son plein financement. Nous sommes plus que jamais solidaires du mouvement syndical mondial, de nos frères et sœurs syndicalistes, dans notre lutte commune pour les droits des travailleuses et travailleurs et pour un avenir juste et durable pour tout le monde.