Japon : il y a urgence à alléger la charge de travail, engager du personnel et lancer des réformes juridiques pour lutter contre la pénurie et le surmenage des enseignant·e·s
Dans son discours au parlement national, Takashi Kajiwara, président du Syndicat des enseignant∙e∙s du Japon (Japan Teachers’ Union–JTU), a souligné l’urgence de poursuivre de profondes réformes du système éducatif afin de résorber la pénurie croissante d’enseignant·e·s et de veiller au bien-être des éducateur·trice·s.
S’exprimant devant la Commission de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et des Technologies de la Chambre des représentants, M. Kajiwara a présenté la vision du JTU quant aux modifications proposées à la loi sur l’indemnité d’ajustement pour les enseignant·e·s.

Allègement de la charge de travail et manque de personnel
M. Kajiwara a insisté sur la charge de travail excessive qui pèse sur la profession enseignante en raison de la multiplication des tâches scolaires et des problèmes rencontrés par les étudiant·e·s. Il a pointé du doigt l’absence de soutien gouvernemental, et notamment d’un programme clair prévoyant l’embauche de davantage d’éducateur·trice·s. « Malgré une loi de 2019 plafonnant les heures de travail supplémentaires, les heures de travail des enseignants et enseignantes ont à peine diminué », a-t-il noté, mettant l’accent sur une incidence politique inexistante en la matière. Cette situation est en outre exacerbée par les problèmes de santé mentale du personnel enseignant, avec une augmentation des cas de surmenage et de congé de maladie lié au stress.
Trois piliers pour le changement
Le dirigeant du JTU a adressé trois demandes phares pour les établissements scolaires et leurs enseignant·e·s : l’allègement de la charge de travail, le recrutement de personnel et la mise en œuvre d’une réforme juridique. Il a plaidé pour un appui financier du gouvernement, pour l’amélioration des programmes d’étude afin d’éviter leur surcharge, et pour une transition accompagnée des activités des clubs scolaires vers des programmes organisés localement par la communauté. M. Kajiwara a également insisté sur le besoin de réduire la taille des classes, de plafonner les heures d’enseignement pour libérer du temps au bénéfice de la préparation des cours, et d’augmenter le recrutement de personnel de soutien à l’éducation pour les tâches administratives et opérationnelles.
Réformes juridiques et soutien gouvernemental
Takashi Kajiwara a fait valoir que les révisions actuelles de la législation constituaient des mesures temporaires inefficaces pour résoudre la question des heures de travail à rallonge et des conditions de travail des enseignant·e·s. Il a observé que les réformes professionnelles dans les établissements scolaires dépendaient de l’appui financier du gouvernement national, et a expliqué que la transition vers la nouvelle loi sur les normes du travail ne résoudrait pas immédiatement la question des longues heures de travail. « Nous devons collaborer pour réduire la charge de travail et engager du personnel », a exhorté M. Kajiwara, qui a proposé des systèmes de soutien des nouveaux enseignant·e·s relatifs aux problèmes de santé mentale et à l’amélioration du milieu professionnel.
La force du public : ensemble, on fait école !
En lien avec la campagne « La force du public : ensemble, on fait école ! » de l’Internationale de l’Éducation, le JTU a lancé en 2024 une nouvelle campagne intitulée « Écoles en crise ! Un système scolaire durable pour une éducation de qualité et le bien-être des éducateur∙trice∙s ». Cette campagne revendique des réformes globales, y compris un financement accru et des changements systémiques dans l’enseignement public. Le syndicat japonais a également dévoilé une enquête appelant des mesures urgentes, et y précise que les éducateur·trice·s du pays doivent faire face à de longues journées de travail et à des activités périscolaires supplémentaires, alors même qu’aucune amélioration réelle de leurs conditions de travail n’est observée.
Au Japon, le secteur de l’éducation entame ainsi un virage critique, et les demandes du JTU en faveur d’un allègement de la charge de travail, de l’engagement de personnel et de la poursuite de réformes juridiques sont indispensables pour le bien-être de la profession enseignante et une éducation de qualité. L’appel à l’action du président syndical Kajiwara expose clairement l’impératif de déployer immédiatement des efforts soutenus pour aider les éducateur·trice·s et créer un système scolaire durable.