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Journée mondiale des enseignant·e·s 2025 : Ensemble pour les enseignant·e·s, ensemble pour demain

Publié 12 octobre 2025 Mis à jour 15 octobre 2025

Manifestations, appels à investissements accrus dans des systèmes éducatifs et des éducateur·trice·s de qualité et inclusif·ve·s, poésies et spectacles de danse, et plus encore. Le 5 octobre 2025, les syndicats de l’éducation du monde entier ont célébré la Journée mondiale des enseignant·e·s.

Afrique : les dirigeant·e·s syndicaux·ales de l’éducation font entendre leurs revendications au plus haut niveau

Les dirigeant·e·s des organisations membres de l’Internationale de l’Éducation Afrique (IEA) ont échangé leurs expériences et leurs stratégies lors d’un événement organisé dans le cadre de la campagne « La force du public : Ensemble on fait école ! ». Par la suite, il·elle·s ont participé activement à la Conférence panafricaine sur la formation des enseignants (PACTED 2025). Au cours de ces événements de haut niveau qui se sont tenus à Addis-Abeba, en Éthiopie, les responsables syndicaux·ales ont réaffirmé leur engagement en faveur de la campagne « La force du public » de l’IE et ont exhorté les gouvernements africains à augmenter les budgets alloués aux systèmes d’enseignement public, au personnel enseignant et aux personnels de soutien à l’éducation.

« Nous nous réunissons pour honorer ceux et celles qui façonnent nos destins. Les étudiants et étudiantes élaborent des hommages, les communautés se rassemblent en signe de reconnaissance et les éducateurs et éducatrices inspirent chaque génération à réaliser des rêves qui dépassent les barrières auxquelles ils se heurtent. Toujours est-il que les célébrations, à elles seules, ne suffisent pas », a déclaré le président de l’IE, Mugwena Maluleke, à l’occasion de la cérémonie officielle de la Journée mondiale des enseignant·e·s.

M. Mugwena a également souligné que « nous devons donner vie au Consensus de Santiago. Lorsque nous reconnaissons le lien qui unit enseignants et élèves comme un héritage commun, nous refusons de laisser les algorithmes se substituer à l’empathie, les évaluations éclipser la dignité ou les coupes budgétaires anéantir notre vocation. Nous proclamons que l’éducation est un droit humain ancré dans la compassion et la compétence. »

Le secrétaire général de l’IE, David Edwards, a également pris la parole devant l’ Union africaine et a proposé la création d’un Sommet africain sur la profession enseignante, où les syndicats de l’éducation et les ministres de l’Éducation de tout le continent se réuniraient, partageraient leurs points de vue et élaboreraient des politiques ensemble.

Au Burkina Faso, le Syndicat national des enseignants africains du Burkina (SNEA-B) a organisé un hommage aux enseignant·e·s et éducateur·trice·s de la petite enfance, sur les thèmes suivants : « Les enseignant·e·s : pilier de la résilience et de l’innovation » et « Investir dans les enseignant·e·s pour un avenir durable. »

Au Cameroun, le Collectif des organisations des enseignants du Cameroun (COREC) a appelé les enseignant·e·s à boycotter toutes les activités festives telles que les défilés, les foires et autres événements organisés par les pouvoirs publics sur l’ensemble du territoire.

La confédération syndicale de l’éducation dénonce une crise du système éducatif, qui persiste « face au refus des pouvoirs publics d’engager un dialogue social sérieux, comme en témoigne leur manquement à leur promesse d’organiser le Forum national de l’éducation et d’aborder le statut particulier des personnels de l’éducation ».

Le COREC a souligné que ce boycott représente « un acte de dignité, un cri d’alarme pour la nation. Il s’agit d’un appel solennel lancé aux responsables politiques pour qu’ils et elles renoncent à la stratégie de diversion et s’engagent enfin dans le dialogue constructif qu’exige l’avenir de tous nos enfants. »

Aussi, a-t-il invité les enseignant·e·s « à faire du 5 octobre une journée de commémoration, de réflexion et de mobilisation citoyenne ».

Au Cap-Vert, Abraão Borges, secrétaire général de la Federaçao Caboverdiana dos Professores (FECAP) et membre du comité régional de l’IEA, a salué publiquement la récente augmentation salariale accordée aux enseignant·e·s du pays, ainsi que les améliorations significatives apportées sur le plan des carrières au sein de la profession. Il a toutefois souligné que « la véritable reconnaissance de la profession enseignante exige un engagement continu, par le biais d’un dialogue institutionnel structuré et ouvert entre le gouvernement et les représentants et représentantes du secteur de l’éducation ».

Il a également appelé à l’équité et à l’amélioration des conditions de vie des enseignant·e·s retraité·e·s, dont beaucoup, selon lui, subissent de graves pertes de salaire en raison de plusieurs décennies sans progression de carrière ni promotion, ainsi que de la non-application de l’indemnité pour les heures d’enseignement réduites.

« Que cette journée ne se limite pas à des hommages formels, mais devienne un jalon pour des mesures concrètes, structurées et durables en faveur de l’éducation, de ses professionnels et professionnelles et de l’avenir du Cap-Vert », a-t-il souligné.

Le Gambia Teachers’ Union en Gambie a appelé les gouvernements à miser sur la force du public en investissant dans l’éducation publique et dans le personnel enseignant. Il a réaffirmé que s’unir pour défendre les enseignant·e·s, c’est s’unir pour un meilleur avenir pour tou·te·s.

Au Ghana, le National Teaching Council, une agence relevant du ministère de l’Éducation, a organisé le prix national de l’enseignement 2025 et a appelé le Ghana à revaloriser le statut du corps enseignant pour une éducation de qualité.

Doférin Sékongo, secrétaire général du Mouvement des enseignants du primaire et du secondaire de Côte d’Ivoire (MEPSCI), a prononcé un poème très émouvant dédié aux enseignant·e·s du monde entier, intitulé, en anglais « I am a Teacher » (« Je suis enseignant·e »).

Le poème s’ouvre sur les vers suivants (en anglais) :

« Je ne suis peut-être pas riche

mais j’ai un savoir à partager

Je ne suis peut-être pas puissant·e

mais j’ai des esprits à inspirer

Je ne suis peut-être pas célèbre

mais j’ai des cœurs à toucher

Je suis enseignant·e

Bien plus qu’une profession une vocation, une passion

L’engagement de toute une vie à former, à orienter, à tutorer,

à inspirer, à motiver, à éduquer »

Kaba Sory, président de la Fédération syndicale des enseignants du primaire public de Côte d’Ivoire (FESAPPCI), pour sa part, a déclaré que « la construction de la société humaine passe nécessairement par les mains des enseignants et des enseignantes, car sans eux, il n’y aurait ni président, ni magistrat, ni haut fonctionnaire. Tous ont été façonnés par ces ingénieurs de l’esprit que sont les enseignants. »

Au Maroc, Fatima Zahra El Ouazzani du Syndicat national de l’enseignement – Confédération démocratique du travail (SNE-CDT) a, elle aussi, présenté un très beau poème en hommage aux enseignant·e·s (en anglais), ces « êtres qui se dressent à la lisière de l’ignorance, attisant dans l’obscurité la flamme de la connaissance, nous guidant vers le savoir ».

En cette Journée mondiale des enseignant.es, écrit-elle, « nous saluons tous ceux et celles qui ont fait de la salle de classe un espace de liberté, et non un rempart de mémorisation ».

Le Syndicat national de l’enseignement – Fédération démocratique du travail (SNE-FDT) a tenu son Conseil national ordinaire le samedi 4 octobre 2025 à Casablanca, sous le thème : « Ensemble pour les enseignant∙e∙s, ensemble pour demain ». Le secrétaire général Younes Firachine a pris la parole pour souligner, à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant·e·s, « le rôle central joué par les femmes et les hommes de l’éducation dans la construction et la protection de la société ». Il a réaffirmé que les personnels enseignants représentent le pilier sur lequel construire un avenir meilleur, tant au Maroc que dans le reste du monde.

Au niveau international, le syndicat a par ailleurs réitéré son soutien indéfectible au peuple palestinien.

Au niveau national, les dirigeant·e·s du SNE-FDT ont exprimé leur solidarité avec les jeunes qui sont descendu·e·s dans la rue pour protester contre la corruption galopante et la détérioration inquiétante des secteurs sociaux tels que la santé, l’éducation et l’emploi, des revendications que le syndicat n’a eu de cesse d’exprimer depuis des décennies.

Le Conseil national s’est conclu par un appel à « tous les militants et toutes les militantes à redoubler d’efforts et à renouveler leur engagement en faveur de la réforme du système éducatif dans notre pays et à poursuivre la lutte sous le slogan Ensemble pour les enseignants et enseignantes, ensemble pour demain ».

L’Internationale de l’Éducation Section Niger (IESNI) a organisé un événement de haut niveau au cours duquel les participant·e·s ont rendu un hommage appuyé aux enseignant·e·s, « piliers de la transmission du savoir et véritables bâtisseurs et bâtisseuses de l’avenir ». La cérémonie a rassemblé un grand nombre de responsables du secteur de l’éducation, y compris des universitaires, dans un esprit de gratitude et de solidarité.

Dans son allocution, Mariama Chipkaou, présidente de l’IEA, a attiré l’attention sur la signification particulière de l’édition 2025, célébrée au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Éthiopie. Ce symbole fort reflète la reconnaissance du rôle central des enseignant·e·s dans le développement du continent, a-t-elle déclaré, avant de réitérer l’importance de renforcer le soutien aux enseignant·e·s, de défendre leurs droits et de promouvoir une éducation de qualité pour tou·te·s.

Le secrétaire général de l’IE, David Edwards, s’est également rendu en Palestine pour soutenir le General Union of Palestinian Teachers (GUPT) et pour représenter la « solidarité et l’engagement du mouvement syndical mondial de l’éducation envers nos collègues, l’éducation et la paix ».

« Une Journée mondiale des enseignants et enseignantes particulièrement émouvante en Palestine, où ils travaillent pour seulement 50 % de leur salaire – un sacrifice qu’ils font par solidarité avec leur communauté », a-t-il expliqué. « Les difficultés qu’ils et elles endurent, leur dévouement et leur dignité sous l’occupation sont une leçon pour nous tous et toutes. Je voulais leur rendre hommage ainsi qu’à celles et ceux que nous avons perdus à Gaza, mais les mots ne suffisent pas pour décrire un tel affront à l’humanité. Parfois, nous devons simplement être là les uns pour les autres. »

En Somalie, le Somali National Union of Teachers (SNUT) a organisé un grand forum réunissant des enseignant·e·s, des responsables syndicaux·ales, des fonctionnaires, des représentant·e·s de la société civile et d’autres parties prenantes du secteur de l’éducation à Mogadiscio pour marquer la Journée mondiale des enseignant·e·s, qui célèbre les contributions inestimables des éducateur∙trice∙s à la société.

Dans son discours d’ouverture, Abdinasir Salad Mohamud, président du SNUT, a souligné le rôle central des enseignant·e·s dans la construction de l’avenir de la nation. Il a insisté sur le besoin urgent d’un soutien global aux éducateur·trice·s, en plaidant pour des salaires équitables, l’accès aux soins de santé, des possibilités de développement professionnel, la sécurité de l’emploi et des conditions de travail sûres. Insistant sur la question cruciale des droits des enseignant·e·s, il a déclaré que nombre de ces droits n’étaient pas ou pas suffisamment protégés.

En conclusion, M. Mohamud a appelé le gouvernement somalien et les partenaires internationaux à s’attaquer d’urgence à ces enjeux, soulignant que la protection des droits de la profession enseignante est à la fois une obligation morale et une condition sine qua non pour garantir une éducation de qualité et un avenir prospère pour le pays.

La National Professional Teachers’ Organisation of South Africa (NAPTOSA) d’ Afrique du Sud a exprimé sa reconnaissance à « tous les enseignants dévoués » « qui forment les esprits et inspirent les cœurs. Votre travail acharné et votre passion ne passent pas inaperçus ! »

Le South African Democratic Teachers’ Union (SADTU) s’est joint au monde entier pour célébrer la Journée mondiale des enseignant·e·s, honorant « non seulement les enseignants et enseignantes d’aujourd’hui, mais aussi les générations d’éducateurs et éducatrices et de gardiens et gardienens du savoir qui nous ont précédés. Des conteurs et conteuses au coin du feu qui transmettaient la sagesse par la tradition orale aux combattants et combattantes de la liberté, qui enseignaient sous les arbres et dans des salles de classe clandestines, notre profession a toujours été ancrée dans la lutte collective, l’objectif commun et l’héritage ancestral. »

Faisant référence au thème de 2025, « Repenser l’enseignement comme une profession collaborative », le syndicat a affirmé « que l’enseignement n’a jamais constitué un acte solitaire. Il s’agit d’un héritage de solidarité, d’une alliance entre l’enseignant ou l’enseignante et l’élève, la communauté et la société – le passé et l’avenir ».

Et d’ajouter : « Repensons l’enseignement comme une profession d’unité, de dignité et de transformation. Car lorsque les enseignants et enseignantes sont unis, les sociétés s’élèvent ensemble. »

Le SADTU a ensuite appelé le gouvernement à assurer un financement adéquat des infrastructures scolaires et à employer davantage de personnel enseignant afin de remédier au problème des classes surpeuplées ; les employeurs à fournir un soutien psychosocial pour protéger le bien-être mental des enseignantes et enseignants ; et les parents, les communautés et les apprenant·e·s à jouer leur rôle dans la création d’environnements sûrs et propices à l’accomplissement du travail des enseignant·e·s.

La Zimbabwe Teacher’s Association (ZIMTA) a également rappelé sur les réseaux sociaux que les enseignant·e·s se trouvent au cœur de l’éducation et que les gouvernements doivent miser sur la force du public en investissant dans l’enseignement public et les enseignant·e·s.

Le Progressive Teachers’ Union of Zimbabwe (PTUZ) a rendu hommage aux enseignant·e·s du monde entier à l’occasion d’un rassemblement organisé dans un stade de Gwanda, sur le thème « Des enseignant·e·s bien rémunéré·e·s, motivé·e·s et doté·e·s de ressources suffisantes : un impératif pour un enseignement public de qualité ». Le ministère de l’Enseignement primaire et secondaire ainsi que les syndicats d’enseignant·e·s du Zimbabwe ont participé à l’événement.

Le PTUZ a souligné que « les enseignants et enseignantes du Zimbabwe méritent des salaires raisonnables et NON des salaires d’esclavage. Des enseignants et enseignantes bien rémunérés, motivés et dotés de ressources suffisantes : un impératif pour un enseignement public de qualité. »

Asie-Pacifique : les enseignant·e·s sont presque devenu·e·s des travailleur·euse·s forcé·e·s dans des ateliers de misère qu’on nomme « écoles »

En Irak, la section « Martyrs de Halabja » du Kurdistan Teachers Union (KTU) a organisé une cérémonie en l’honneur de 141 enseignant∙e∙s retraité·e·s. Le président du KTU, Abdulwahed Mohammad Haje, a souligné le rôle essentiel que jouent les enseignant·e·s dans la formation des générations et leur préparation à assumer des responsabilités dans divers domaines. Il a fait remarquer que bon nombre de ces enseignant·e·s à la retraite avaient consacré plus de quarante ans de leur vie à l’éducation, sacrifiant leur jeunesse au service de l’enseignement. Il a insisté sur le fait qu’un tel dévouement méritait le respect, la dignité et l’assurance d’une vie confortable à la retraite. L’événement comprenait également des poèmes et des chansons dédiés à la profession enseignante.

À l’approche de la Journée mondiale des enseignant·e·s, les enseignant·e·s et les élèves, à l’appel de l’ Alliance of Concerned Teachers Philippines (ACT-Philippines), ont quitté leurs classes et se sont rassemblés près des bureaux présidentiels à Manille le 3 octobre. Il·elle·s revendiquaient des salaires décents, des augmentations salariales, des salles de classe et des ressources pédagogiques, ainsi que la fin de la corruption. Parmi les principaux slogans figuraient notamment : « Augmentez le budget de l’éducation ! », « Remédiez aux pénuries dans l’enseignement fondamental ! », « Un enseignement gratuit, de qualité et public ! », ou encore « Augmentez les salaires des enseignants ! ».

Les célébrations dans le cadre de la Journée mondiale des enseignant·e·s ont également donné lieu à de nombreuses activités et danses au Sri Lanka.

Lors d’une conférence de presse, la National Teachers Association (NTA)/ Taiwan a exhorté le gouvernement à être à l’écoute des enseignant·e·s et à améliorer leurs conditions de travail afin de se conformer aux recommandations du groupe de travail des Nations Unies sur la profession enseignante et de garantir une éducation de qualité. Le syndicat a également rappelé que « seule l’amélioration des conditions de travail permettra d’attirer des personnes talentueuses vers l’enseignement ». La NTA a également présenté les 10 revendications urgentes issues d’un sondage réalisé par le syndicat.

Le président de la NTA, Hou Chung-Liang, a réitéré la demande du syndicat que les représentant·e·s des syndicats d’enseignant·e·s soient impliqué·e·s dans le système de révision des salaires afin de rendre celui-ci transparent et responsable. L’insatisfaction suscitée par les systèmes de rémunération et de retraite a rendu l’enseignement peu attrayant pour les jeunes talents, même celles et ceux qui ont suivi une formation d’enseignant·e.

Il a ajouté que le ministère de l’Éducation doit soutenir les éducateur·trice·s, respecter la profession enseignante et valoriser le travail des enseignant·e·s.

En conclusion, il a réaffirmé qu’une éducation de qualité constitue la pierre angulaire de la société et qu’il ne peut y avoir d’éducation de qualité sans enseignant·e·s de qualité. « Le monde est confronté à une crise liée à la pénurie de personnel enseignant et au financement non durable de l’éducation. Taïwan ne fait pas exception. Il est évident que le gouvernement devrait écouter les enseignant·e·s et améliorer leurs conditions de travail conformément aux Recommandations des Nations Unies. »

Face à la pénurie mondiale d'enseignant·e·s, la National Federation of Teachers’ Unions (NFTU) a appelé « chaque enseignant et enseignante à se lever, s'unir et se battre pour l'avenir de l'éducation ».

Le bureau Asie-Pacifique de l'IE a également publié des vidéos de syndicalistes appuyant les objectifs de la campagne « La force du public », en Mongolie:

En Indonésie:

Europe : Les enseignant·e·s sont et doivent rester au cœur de l’éducation

En France, à la veille de la Journée mondiale des enseignant·e·s, la Fédération des syndicats généraux de l’Éducation nationale et de la Recherche-Confédération française démocratique du travail (SGEN-CFDT) a publié sur son site Internet un entretien avec le président de l’IE, Mugwena Malukele. Dans cet entretien, le dirigeant de l’IE présente les revendications des éducateur·trice·s, des syndicats et des organisations internationales visant à améliorer l’attractivité de la profession enseignante. Ces revendications visent à s’attaquer aux causes profondes de la pénurie d’enseignant·e·s et du moral de la profession en berne, en mettant l’accent sur la rémunération et les conditions de travail.

Le Syndicat national des enseignements de second degré-Fédération syndicale unitaire (SNES-FSU) et l’Union nationale des syndicats autonomes-Éducation (UNSA-Éducation) ont également célébré la Journée mondiale des enseignant·e·s.

En Allemagne, Maike Finnern, présidente du Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft (GEW) et vice-présidente de l’IE pour l’Europe, a souligné : « Le sous-financement du système éducatif, la pénurie criante de personnel qualifié et les investissements attendus de longue date ont un impact négatif sur les perspectives d’avenir des enfants, des jeunes et des adultes ».

Elle a insisté sur le fait que « nous avons besoin d’une indication que les fonds nécessaires de toute urgence pour l’éducation sont mis à disposition, en particulier dans les régions et les municipalités ».

En tant que vice-présidente de l’IE, Mme Finnern a souligné la dimension internationale du problème, déclarant que « l’IE prévoit que d’ici 2030, il manquera 50 millions d’enseignants et enseignantes supplémentaires dans le monde ». À travers sa campagne « La force du public : ensemble on fait école ! », l’organisation attire l’attention sur le problème mondial du sous-financement de l’enseignement public et de la pénurie massive de personnel enseignant.

Selon l’ UIL Scuola/ Italie, les enseignant·e·s sont certes célébré·e·s lors de la Journée mondiale des enseignant·e·s, « mais il serait hypocrite de ne le faire que ce jour-là. Donner de la dignité à la profession enseignante n’est pas une faveur mais une nécessité, un acte de civisme. » Le syndicat a insisté sur le fait que « l’école doit être un espace de croissance et de responsabilité mutuelle. Le respect est de mise, tant pour ceux et celles qui y travaillent que pour les élèves. »

Le 1er octobre 2025, l’ Education and Science Trade Union Federation of Moldova (ESTUF) en Moldavie a célébré la Journée mondiale des enseignant·e·s par un événement festif réunissant des professionnel·le·s de l’éducation et des membres de syndicats pour rendre hommage à la valeur et à la contribution des enseignant·e·s et réaffirmer leur rôle dans le façonnement de l’avenir. Des messages de félicitations ont été prononcés par le président de l’ESTUF, Ghenadie Donos, la secrétaire d’État du ministère de l’Éducation et de la Recherche, Valentina Olaru, et le président de la Confédération nationale des syndicats de Moldavie, Igor Zubcu. Des diplômes du mérite et des prix spéciaux ont été décernés à plusieurs membres en reconnaissance de leur engagement professionnel et syndical exceptionnel.

Les participant·e·s ont également pris part à un atelier consacré à la mise en œuvre de la nouvelle convention collective de branche pour 2026-2030 signée en août 2025 entre l’ESTUF et le ministère de l’Éducation.

« La Journée mondiale des enseignants et enseignantes est un moment important pour réfléchir à nos acquis collectifs et pour réaffirmer notre engagement à défendre les droits et les intérêts des travailleuses et travailleurs de l’éducation. Les enseignant·e·s doivent rester au cœur de l’éducation. Cette journée est dédiée aux professionnels et professionnelles qui, jour après jour, façonnent l’avenir dans les salles de classe. Notre mission est de veiller à ce que les enseignants et enseignantes soient adéquatement formés, soutenus et rémunérés, tout en exhortant les autorités à investir dans les éducateurs et éducatrices et dans un enseignement public de qualité », a souligné M. Donos.

La Federação Nacional da Educação (FNE) du Portugal a lancé la campagne « En deux mots ». Celle-ci s’étend du Portugal continental aux Açores et à Madère. Des banderoles ont été déployées et des visites ont été organisées dans les écoles jusqu’en décembre 2025. Une bannière « Merci, professeur » a également été hissée dans les écoles du 1er au 6 octobre. Le syndicat a lancé le portail en ligne « www.simplicare.pt » pour recueillir les propositions des enseignant·e·s visant à simplifier et à réduire la bureaucratie dans les écoles. Il a en outre organisé un atelier de formation professionnelle en ligne sur le thème « Enseigner avec un assistant intelligent – Un soutien magique pour l’enseignement », le 3 octobre, ainsi qu’une réunion pédagogique sur « L’avenir de l’éducation et la place des émotions », le 4 octobre, à Porto. La FNE a par ailleurs tenu de nombreuses réunions syndicales dans les écoles.

En Espagne, la branche de la Confederación de Sindicatos de Trabajadoras y Trabajadores de la Enseñanza – Intersindical (STEs-Intersindical) à Valence a réaffirmé son « engagement indestructible envers l'école publique et envers le rôle essentiel des travailleurs et travailleuses de l'éducation dans la construction d'une société plus juste, équitable, inclusive et démocratique. S'unir pour l'enseignement, c'est sans aucun doute s'unir pour l'avenir de l'humanité. » Elle a également exigé « l'adoption d'un nouveau pacte social pour l'éducation qui reconnaisse l'inestimable valeur de notre travail ».

Rappelant que l'éducation traverse une grande transformation, elle a poursuivi en reconnaissant que la campagne de l’IE La force du public et les recommandations des Nations Unies sur la profession enseignante « exigent une action immédiate et courageuse. La reconnaissance ne suffit pas : un engagement réel et les investissements nécessaires sont essentiels. »

En Türkiye, le syndicat Eğitim Sen a réaffirmé qu’« une éducation de qualité n’est possible qu’avec un personnel enseignant qualifié, libre et qui se sent en sécurité ». Le syndicat a posé les revendications suivantes : que les politiques de formation des enseignant·e·s soient organisées selon des principes scientifiques ; que tou·te·s les enseignant·e·s soient employé·e·s sur une base permanente et sûre ; que tou·te·s les collègues injustement et illégalement licencié·e·s soient immédiatement réintégré·e·s dans leur poste ; et que le prestige de notre profession soit rétabli.

Amérique latine : les enseignant·e·s font de l’enseignement public un acte de résistance et de transformation

En Argentine, la Confederación de Trabajadoras y Trabajadores de la Educación de la República Argentina (CTERA) a réaffirmé son « engagement en faveur d’un enseignement public et d’une profession enseignante qui éduquent, résistent et bâtissent l’espoir ».

Au Brésil, la Confederação Nacional dos Trabalhadores em Educação (CNTE) a rendu hommage à « tous ceux et toutes celles qui font de l’enseignement public un acte de résistance, d’affection et de transformation ». Le syndicat a également noté que les éducateurs et éducatrices, « à l’intérieur comme à l’extérieur de la salle de classe, construisent la paix, la démocratie et la justice sociale, même face aux défis quotidiens. Unis, nous continuons à défendre la valorisation des carrières, la liberté d’enseigner et le droit de chaque personne à une éducation émancipatrice. »

En Uruguay, la Federación Nacional de Profesores de Educación Secundaria (FeNaPES) a publié une déclaration de solidarité avec les collègues palestiniens : « PLUS DE GÉNOCIDE. Paix, justice et liberté ». Le syndicat a appelé la population à se joindre à lui dans le cadre d’une marche pour la Palestine.

Amérique du Nord et Caraïbes : les enseignant·e·s sont indispensables pour une population éduquée, à même d’exercer une pensée critique

Au Canada, la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE) a reconnu que « les enseignants et enseignantes contribuent à améliorer nos vies. En cette Journée mondiale des enseignants et enseignantes, comme chaque jour, nous rendons hommage aux enseignants et enseignantes qui jouent un rôle crucial dans nos vies – créant un impact positif et durable sur les élèves, les familles et le monde entier. »

Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), a déclaré : « Il faut prendre le temps de souligner la Journée mondiale des enseignantes et des enseignants, parce qu’une société qui veut évoluer, grandir, s’épanouir, prospérer, a besoin d’avoir une population éduquée. Cette population, lorsqu’elle est éduquée, évite les dérives idéologiques. » Et de poursuivre : « En 2025, il faut prendre le temps d’y penser. Alors, un grand merci aux enseignantes et aux enseignants qui sont au cœur de cette idée d’avoir une population éduquée, à l’affût de ce qui se passe, critique. Merci à toutes les enseignantes et tous les enseignants. »

La CSQ a également saisi l’occasion du 5 octobre pour appuyer la demande d’inscription de la relation enseignant·e-élève au patrimoine mondial de l’UNESCO. « L’Internationale de l’Éducation, dont la CSQ est membre, demande à l’UNESCO de reconnaître officiellement la relation enseignant-élève au titre de patrimoine immatériel de l’humanité. Cette initiative vise à souligner l’importance universelle de ce lien éducatif fondateur. Cette reconnaissance marquerait un tournant dans la valorisation de la profession. »

En Jamaïque, dans son message à l’occasion de la Journée mondiale des enseignant·e·s, Mark Malabver, président de la Jamaica Teachers’ Association (JTA), a souligné que le thème de la Journée mondiale des enseignant·e·s 2025, Repenser l’enseignement en tant que profession collaborative, « trouve un écho profond en Jamaïque, où la profession enseignante est depuis longtemps une pierre angulaire de l’édification de la nation. Il nous rappelle que l’éducation ne se résume pas à l’instruction, mais qu’elle consiste à créer des espaces de croissance partagée, de respect mutuel et de progrès collectif. Nos classes, nos écoles et nos communautés ne prospèrent pas grâce aux efforts isolés d’un seul individu, mais grâce à la synergie qui émerge lorsque les enseignants et enseignantes, les parents, les élèves, les administrateurs et administratrices et les responsables politiques œuvrent de concert. À une époque où les systèmes éducatifs se trouvent confrontés à d’immenses défis, allant de l’évolution technologique galopante aux inégalités sociales, l’appel à la collaboration est à la fois urgent et nécessaire. Ensemble, nous pouvons réimaginer les écoles non seulement comme des institutions d’apprentissage, mais aussi comme des communautés de pratique qui nourrissent l’esprit et le caractère de chaque enfant. »

Et de conclure : « Renouvelons notre engagement à construire non seulement des écoles fortes, mais aussi des communautés de pratique fortes, où chaque enseignant et chaque enseignante, chaque élève et chaque partenaire de l’éducation cheminent ensemble. L’enseignement n’est pas une entreprise solitaire, mais un voyage partagé de croissance, de transformation et d’espoir en des lendemains qui chantent. »

Au Mexique, le Sindicato Nacional de Trabajadores de la Educación (SNTE) a exprimé sa gratitude « à ceux et celles qui, par leur dévouement et leur engagement quotidien, permettent à l’éducation de continuer à être un moteur de transformation sociale ».

Aux États-Unis, l’ American Federation of Teachers (AFT) a insisté sur le fait que « les enseignants et enseignantes font plus qu’enseigner la lecture, l’écriture et l’arithmétique. Ils ouvrent les yeux des élèves sur ce qui est possible et leur fournissent les outils nécessaires pour prospérer. »

Le National Education Union (NEA) a également expliqué que « la meilleure façon de rendre hommage aux enseignants et enseignantes est de les soutenir, de les respecter et de les rémunérer équitablement ».

Cette année encore, les syndicats de l’éducation du monde entier ont saisi l’occasion du 5 octobre pour saluer la façon dont les enseignant·e·s transforment l’éducation et les sociétés, mais aussi pour réfléchir au soutien dont il·elle·s ont besoin pour déployer pleinement leur talent et leur vocation, et pour repenser l’avenir de la profession à l’échelle mondiale.

La Journée mondiale des enseignant·e·s a été célébrée pour la première fois en 1994, à l’occasion de l’anniversaire de la Recommandation OIT/UNESCO de 1966 concernant la condition du personnel enseignant. Cette recommandation définit les normes mondiales relatives aux droits, aux responsabilités et aux conditions de travail de la profession enseignante.