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Organizaciones afiliadas a la Internacional de la educación de toda la región se reunieron para organizar el trabajo en torno a la nueva campaña mundial
Organizaciones afiliadas a la Internacional de la educación de toda la región se reunieron para organizar el trabajo en torno a la nueva campaña mundial

Coup d’envoi de la campagne mondiale « La force du public : ensemble on fait école ! » en Amérique latine

Publié 20 avril 2023 Mis à jour 5 mai 2023

Les organisations membres de l’Internationale de l’Éducation (IE) de la région se sont réunies pour organiser le travail autour de la nouvelle campagne mondiale et exiger que les gouvernements investissent davantage dans l’enseignement public dans leurs pays.

Le lancement officiel en Amérique latine de la campagne mondiale « La force du public : ensemble on fait école ! », soutenue par l’IE, a eu lieu à l’occasion d’un événement organisé du 17 au 19 avril dernier à Buenos Aires. Les organisations participantes ont pu y découvrir l’initiative et proposer des alternatives en vue de sa mise en œuvre dans leurs pays respectifs.

Des messages de bienvenue ont été prononcés par Combertty Rodriguez, coordinateur principal de l’Internationale de l’Éducation pour l’Amérique latine (IEAL), et les affiliés argentins, organisateurs de la rencontre. Yamile Sokolovsky de la Federación Nacional de Docentes Universitarios (Fédération nationale des enseignant·e·s universitaires, CONADU), Fabian Felman de la Confederación de Educadores Argentinos (Confédération des éducateur·trice·s d’Argentine, CEA) et Sonia Alesso de la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina (Confédération des travailleur·euse·s de l’éducation de la République d’Argentine, CTERA) ont souhaité aux participant·e·s des séances de travail productives et intenses et ont souligné l’importance de promouvoir une initiative commune contre la marchandisation de l’éducation.

Roberto Leão, vice-président du Bureau exécutif mondial de l’IE, a déclaré qu’il s’agissait de « l’un des moments les plus importants pour la défense de l’enseignement public sur notre continent ».

L’activité a été animée par Angelo Gavrielatos, représentant de l’AEU/Australie, qui a souligné comment les pays du monde considèrent l’Amérique latine et sa lutte contre la marchandisation de l’éducation comme un modèle de référence et une source d’inspiration.

« Il est temps d’investir dans les éducatrices et éducateurs, et d’investir dans l’enseignement public. Voilà ce que nous devons exiger. Sans éducatrice ou éducateur, il n’y a pas d’enseignement public », a-t-il déclaré.

Pour sa part, Hugo Yasky, président du comité régional de l’IEAL, a rappelé les différents combats menés par les organisations affiliées sur la question de la privatisation de l’éducation, tout en soulignant que cela ne signifiait pas qu’il faille relâcher les efforts, bien au contraire : « La marchandisation de l’éducation est à nouveau à l’ordre du jour parce qu’elle continue de susciter la controverse, et si elle continue de susciter la controverse c’est parce que nous n’avons pas pu être vaincus », a-t-il souligné.

La force du public : ensemble on fait école !

Après les mots de bienvenue, David Edwards, secrétaire général de l’IE, a fait une présentation de la campagne dans laquelle il a expliqué le contexte dans lequel l’initiative a pris forme, ainsi que ses objectifs et ses principales actions.

« Nous avons besoin d’une campagne qui parle de l’importance de l’éducation publique, de l’importance de la profession enseignante et des politiques qui peuvent être mises en œuvre », a-t-il expliqué.

En ce qui concerne spécifiquement le lancement de la campagne au niveau régional, il a déclaré : « En Amérique latine, les gens sont conscients de l’importance de l’enseignement public. Les communautés accordent de l’importance à l’enseignement public et c’est de ce discours que nous devons nous inspirer. »

Au terme de la présentation de la campagne, qui vise à organiser les syndicats de l’éducation du monde entier pour réclamer une augmentation du financement public de l’éducation, les représentant·e·s des affiliés ont fait part de leurs commentaires sur l’initiative, ainsi que sur la manière dont celle-ci peut être mise en œuvre dans leurs pays respectifs.

Fatima da Silva, vice-présidente du Comité régional de l’IEAL, a déclaré : « Il ne s’agit pas seulement d’augmenter les budgets de l’enseignement public, mais aussi d’empêcher que les ressources publiques existantes n’aillent à l’initiative privée ».

Pour sa part, José Oliveira, de la FENAPES, a déclaré qu’il était important que la question de la persécution et de la stigmatisation des enseignant·e·s soit prise en compte dans la campagne. « Si nous ne dénonçons pas la criminalisation de la profession enseignante à laquelle prennent part les gouvernements et les médias, il nous sera difficile de réunir les conditions nécessaires pour mener à bien la campagne », a-t-il expliqué.

Parmi les autres questions soulevées par les participant·e·s, on peut citer également : la nécessité d’adapter la campagne pour les organisations de l’enseignement supérieur, la discussion sur les conditions de travail des enseignant·e·s qui ont conduit à une pénurie d’enseignant·e·s, et la mise en place de politiques fiscales qui limitent les budgets alloués à l’enseignement public.

Tendances à la marchandisation

Enfin, la première journée de la rencontre s’est achevée par une présentation de Gabriela Bonilla, chercheuse à l’ Observatorio Latinoamericano de Política Educativa (Observatoire latino-américain des politiques éducatives, OLPE), sur les principales tendances du processus de privatisation et de marchandisation de l’éducation en Amérique latine.

Bonilla a mis en exergue un certain nombre de points clés, notamment « qui commercialise le droit à l’éducation » par le truchement des prêts accordés aux pays par les institutions financières internationales, lesquels influencent à terme la définition-même de la politique de l’éducation.

D’autre part, elle a appelé à « remettre en question les expériences qui, depuis trois décennies, endettent nos pays et nous font perpétuer un modèle qui a échoué et a entraîné une exclusion en matière d’éducation. La recette qui nous a été imposée ne fonctionne pas. »

Du matériel de campagne pouvant être utilisé dans chaque pays a également été présenté lors de l’événement. La rencontre s’est déroulée jusqu’au mercredi 19 avril au siège de la CTERA, qui célèbre cette année son 50e anniversaire et qui a mis ses installations à disposition pour l’occasion.