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Le Comité régional d’Asie-Pacifique adopte une déclaration sur le COVID-19

Publié 4 mai 2020 Mis à jour 9 juin 2021

La déclaration adoptée par le Comité régional d’Asie-Pacifique mentionne les divergences d’approches entre les gouvernements au regard de l’impact du COVID-19 sur la santé, sur les travailleur∙euse∙s et sur l’économie. Elle souligne également le manque de consultation des syndicats de l’éducation, à quelques rares exceptions près, concernant les questions relatives à la pandémie dans la région.

Elle met l’accent sur les effets disparates de la crise sur les différents groupes, sur l’avenir des services publics, et tout particulièrement, sur l’éducation. Elle se termine par des recommandations à l’attention de l’IE, des organisations membres et des gouvernements, en vue d’accroitre les efforts pour lutter contre la pandémie et gérer les répercussions qui en découlent.

Tandis que certains gouvernements ont pris des mesures efficaces pour freiner la propagation de l’infection, d’autres sont encore confrontés à un nombre croissant de cas malgré les restrictions. Un troisième groupe a adopté des mesures d’urgence qui concentrent le pouvoir entre les mains d’une poignée de fonctionnaires. La déclaration évoque également l’inégalité entre les pays vis-à-vis de leur capacité et de leur aptitude à instaurer l’enseignement à distance, et le manque de consultation auprès des syndicats d’enseignants quant à l’introduction et l’utilisation de cette technologie.

La déclaration souligne la probabilité que le chômage de masse perdure, ce qui viendra « affecter plus lourdement de manière disproportionnée les secteurs marginalisés et continuer à creuser les inégalités existantes ». Selon le Comité, la crise se poursuivant, « elle affectera drastiquement les pays à faible revenu, notamment les populations les plus vulnérables et les plus marginalisées ; elle augmentera les disparités de genre dans l’éducation, en particulier au détriment des filles, et exacerbera les divisions entre les élèves. »

En dépit d’une plus grande prise de conscience de l’importance des systèmes de santé publique, le Comité s’inquiétait d’un futur ralentissement dans la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable 4 sur l’éducation et du fait que l’aide financière si nécessaire aux écoles, ne se concrétise pas. Une telle situation, si elle se produisait, pourrait favoriser la progression de l’enseignement privé à but lucratif.

Plutôt que d’accepter que ce sérieux revers ne rabaisse la qualité de l’éducation et l’offre éducative, le Comité soutient qu’« il est temps de convertir cette crise globale en une occasion de repenser les politiques d’éducation existantes, notamment les insuffisances qui sont actuellement exposées et qui empirent, et d’envisager à quoi ressemblerait l’avenir de l’éducation et de la profession enseignante, après la pandémie. »

Le Comité recommande que l’Internationale de l’Éducation maintienne non seulement ses efforts de suivi sur la situation du COVID-19 et le partage d’informations, mais qu’elle intensifie aussi son action en matière de défense « des droits des éducateur∙trice∙s et de tous le travailleur∙euse∙s et de la protection des droits humains fondamentaux », de développement d’orientations de politiques sur l’enseignement à distance et les technologies de l’information et de la communication, et qu’elle œuvre en faveur de l’intégration de personnel de santé dans les écoles. Le Comité met également l’accent sur l’importance d’une collaboration avec la communauté internationale dans le but de planifier l’avenir de l’éducation et de la profession enseignante, après la pandémie.

Le Comité exhorte les organisations membres à continuer d’être en tête de la lutte visant à freiner l’impact du COVID-19 sur les enseignant∙e∙s, les élèves et les parents, afin de protéger les termes, les conditions de travail et les droits des éducateur∙trice∙s et des personnels de soutien dans l’éducation ; afin d’évaluer et de riposter face à l’impact de la pandémie sur les groupes vulnérables et marginalisés et sur les femmes ; ainsi que pour lutter en faveur d’un accroissement des financements dans l’éducation. Après la pandémie, il sera d’autant plus important de disposer de moyens adéquats pour « traiter la question du temps perdu et combler les écarts entre les élèves ».

En collaboration avec les syndicats d’enseignants, les gouvernements sont exhortés à assurer la sécurité, la santé et le bien-être des élèves, des enseignant∙e∙s et des personnels de soutien dans l’éducation, à minimiser les risques sanitaires liés à la réouverture en mettant en œuvre des mesures appropriées et une protection adéquate, à financer pleinement l’éducation, à prévenir l’entrée dans l’enseignement d’acteurs privés dans un but lucratif et à garantir le droit et la protection de l’ensemble des travailleur∙euse∙s de l’éducation. Il leur est demandé de veiller à ce que les actions menées par le gouvernement pendant et après la pandémie, soient « holistiques, globales et inclusives ».

La déclaration peut être téléchargée ici(en anglais).