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Les éducateur·trice·s africain·e·s exigent une augmentation du financement pour l'éducation et expriment leur solidarité avec leurs collègues en crise

Publié 27 septembre 2023 Mis à jour 22 mars 2024

Les syndicats de l'éducation en Afrique exigent une augmentation du financement pour les systèmes d'enseignement public et les enseignant·e·s, alors qu'ils préparent la prochaine conférence régionale et font preuve d'une solidarité absolue avec les enseignant·e·s et les personnels de soutien à l'éducation à travers le continent. Tels sont les messages clés transmis par le Comité régional africain de l'Internationale de l'Éducation (CRAIE) lors de sa réunion en ligne du 20 septembre.

La force du public : ensemble on fait école !

Lucy Njura Barimbui, de l'IE, a également fait état des progrès réalisés par les organisations membres africaines dans la mise en œuvre de la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! » initiée par l'IE.

Elle a notamment déclaré : « Ce que nous disons avec cette campagne, c'est que le financement de l'éducation est fondamental si nous voulons parvenir à une éducation de qualité, si nous voulons résoudre le problème des enseignantes et enseignants et, plus généralement, si nous voulons résoudre la crise de l'éducation qui affecte actuellement nos membres et l'offre générale d'éducation. »

Lucy Njura Barimbui a ajouté que, pour inverser cette tendance et parvenir à un enseignement public équitable, les syndicats de l'éducation doivent inciter les gouvernements à investir davantage dans l'éducation, à valoriser les enseignant·e·s et à investir dans les enseignant·e·s.

Expliquant que cette campagne s'inspire des campagnes « Réponse mondiale à la privatisation et la commercialisation de/au sein de l'éducation » et « Uni·e·s pour l’éducation de qualité », elle a souligné le fait que les syndicats africains de l'éducation ont été très impliqués dans ces deux initiatives.

Njura Barimbui a également mentionné les trois domaines de la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! » :

  1. Intensifier le travail de l'IE Afrique dans la lutte contre la privatisation et la commercialisation de l'éducation, c'est-à-dire la campagne « Réponse mondiale ».
  2. Lancer et développer la campagne « La force du public : ensemble on fait école ! ».
  3. Renforcer le récit en faveur de l'enseignement public.

La coordonnatrice régionale de l'IE a poursuivi en indiquant que des recherches et des activités ont été lancées au Cameroun, au Malawi, au Rwanda et en Zambie ; que des activités nationales de suivi de « La force du public : ensemble on fait école !/Réponse mondiale » sont prévues au Kenya, au Liberia et en Ouganda ; et que les activités de plaidoyer se poursuivent au Ghana et au Nigeria.

Solidarité syndicale

Les membres du CRAIE ont adopté une résolution sur les coups d'état militaires en Afrique et une déclaration sur le tremblement de terre au Maroc.

Dans une résolution sur le respect des principes et des institutions démocratiques pendant et après les coups d'État, le CRAIE a réaffirmé que « les libertés et les droits fondamentaux de tous les individus doivent être respectés et que le droit à la liberté d'expression, de réunion et d'association doit être défendu à tout moment ».

Il appelle notamment les gouvernements africains à défendre la démocratie et à respecter la volonté du peuple exprimée lors d'élections libres, transparentes et crédibles. Il appelle à la protection de la démocratie, de l'État de droit et des droits et libertés de tou·te·s les citoyen·ne·s, y compris les éducateur·trice·s, les étudiant·e·s et les enfants. Il exhorte également l'Union africaine, les communautés économiques régionales et les gouvernements à respecter le droit d'apprendre et d'enseigner dans la sécurité et la paix, en veillant à ce que les enseignant·e·s jouissent de libertés fondamentales telles que la liberté universitaire et la liberté de créer et d'adhérer à des syndicats et de mener des négociations collectives.

Le CRAIE a aussi fait part de sa profonde préoccupation concernant les conséquences du séisme qui s'est produit dans le Royaume du Maroc le 8 septembre 2023 et qui a touché plus de 100.000 enfants, tué plus de 2.800 personnes, dont des éducateur·trice·s, des élèves et des membres de leur famille, et qui a causé des milliers de blessés et laissé des milliers de personnes sans abri.

Dans une déclaration, le Comité a réaffirmé sa solidarité avec les syndicats marocains de l'éducation, les éducateur·trice·s, les élèves, les familles et les communautés touchées. Il a exprimé ses plus sincères condoléances à tou·te·s les éducateur·trice·s, élèves et familles qui ont perdu des êtres chers, et a appelé les autorités marocaines et les agences humanitaires à continuer à donner la priorité à l'éducation, aux éducateur·trice·s et aux élèves, notamment en leur fournissant des abris, de la nourriture, des vêtements et un soutien psychosocial.

Le Comité a également exprimé sa solidarité avec les éducateur·trice·s, les élèves et les communautés de Libye touchés par les inondations dévastatrices causées par la tempête Daniel le 12 septembre. Plus de 5.000 personnes sont présumées mortes et au moins 10.000 sont portées disparues après que de fortes pluies dans le nord-est du pays ont provoqué l'effondrement de deux barrages, provoquant un afflux d'eau dans des zones déjà inondées.

Préparation de la 10e Conférence régionale africaine de l’IE

Des membres de différentes organisations africaines affiliées à l'Internationale de l'Éducation se sont réunis pour préparer la 10e Conférence régionale africaine de l'IE, qui se tiendra du 19 au 24 novembre à Johannesburg, en Afrique du Sud. L'événement était présidé par la vice-présidente du CRAIE, Mariama Chipkaou. Au cours de la réunion, le CRAIE a adopté une Déclaration de la Conférence régionale africaine de l'IE en rapport avec le thème de la conférence : « Ensemble pour des systèmes éducatifs résilients en temps de crise ». Cette résolution sera partagée avec les organisations membres de l'IE avant la conférence et proposée pour adoption lors de l'événement.