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Journée mondiale des enseignant·e·s : l'Union africaine organise une célébration mondiale en signe de soutien à l'éducation et à la profession enseignante

Publié 3 octobre 2025 Mis à jour 3 octobre 2025

Pour la toute première fois, l'événement officiel marquant la Journée mondiale des enseignant·e·s n'a pas lieu au siège de l'UNESCO à Paris, mais est accueilli par l'Union africaine dans le cadre de la Conférence panafricaine sur la formation des enseignant·e·s (PACTED, acronyme anglophone) à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 3 octobre.

Outre la célébration de la Journée mondiale des enseignant·e·s, PACTED marque également le lancement d'une nouvelle Stratégie continentale de l'éducation pour l'Afrique et de la Décennie africaine de l'Éducation. Ensemble, ces événements importants témoignent d'un engagement continental et mondial renouvelé à donner la priorité à l'éducation et à la profession enseignante en tant que moteurs du développement durable.

Dirigée par le président de l'Internationale de l’Éducation (IE), Mugwena Maluleke, une forte délégation de dirigeant·e·s syndicaux·ales venu·e·s de tout le continent est la voix des enseignant·e·s à la Conférence, faisant part des idées et des recommandations de la profession aux dirigeant·e·s réuni·e·s à Addis-Abeba.

S'exprimant lors de la cérémonie d'ouverture, le président Maluleke a articulé la vision de la profession : « Nous nous engageons pleinement en faveur du droit de chaque enfant à apprendre. Nous nous engageons à demander des comptes aux gouvernements. Nous nous engageons à défendre notre métier, sa qualité, sa dignité, son âme. Les Recommandations des Nations Unies sur la profession enseignante sont notre boussole. Elles sont claires : les enseignants et enseignantes doivent façonner les programmes scolaires, la pédagogie, les politiques éducatives. Les enseignants et enseignantes doivent façonner l'avenir. La transformation exige plus que la consultation. Cela exige la co-création. Les enseignants et enseignantes sont des partenaires à égalité. »

Avec 118 millions d'enfants non scolarisés et une grave pénurie d'enseignant·e·s qui touche l'éducation sur tout le continent, la région exige des mesures immédiates et décisives pour financer entièrement l'enseignement public et investir dans la profession enseignante.

« À l'occasion de la Journée mondiale des enseignants et enseignantes, nous nous réunissons pour honorer ceux et celles qui façonnent les destins. Les élèves rédigent des hommages, les communautés se mobilisent en signe de reconnaissance et les éducateurs et éducatrices inspirent chaque génération à rêver plus grand que les obstacles auxquels elle est confrontée. Pourtant, la célébration seule ne suffit pas », a déclaré M. Maluleke lors de la cérémonie officielle de célébration de la Journée mondiale des enseignants et enseignantes. 

« Nous avons besoin d'action. Les gouvernements doivent investir, les syndicats doivent être entendus et le dialogue social doit s'instaurer. Nous exigeons un salaire équitable, des contrats stables, une formation initiale solide, un développement professionnel continu et des conditions de travail en totale sécurité. Nous exigeons que les enseignants et enseignantes façonnent l'avenir dont la construction leur a été confiée », a souligné le président de l’IE.

L'IE appelle à la tenue d'un Sommet africain sur la profession enseignante

S'exprimant lors de PACTED, le secrétaire général de l'IE, David Edwards, a souligné le rôle central du dialogue social pour garantir un système éducatif durable, efficace, inclusif et tourné vers l'avenir : « Le mécanisme du dialogue social doit être institutionnalisé dans toute l'Afrique afin de traduire la sagesse et les idées des enseignants et enseignantes et de leurs syndicats en politiques et en pratiques. »

Pour mettre en œuvre cette vision de la transformation par le dialogue, M. Edwards a proposé la création d'un Sommet africain sur la profession enseignante, où les syndicats de l'éducation et les ministres de l'Éducation de tout le continent se réuniraient, partageraient leurs idées et élaboreraient en commun des politiques.

50 millions d'enseignant·e·s recherché·e·s : la pénurie mondiale d'enseignant·e·s demeure critique

La pénurie mondiale d'enseignant·e·s continue d'être le principal défi de la profession, l'Afrique étant confrontée à la crise la plus aiguë. Sur les 50 millions d'enseignant·e·s nécessaires dans le monde, 15 millions sont nécessaires rien qu'en Afrique subsaharienne.

Mariama Chipkaou, présidente de l'Internationale de l'Éducation Afrique, a expliqué : « Chaque élève, où qu'il vive, doit avoir un enseignant qualifié, chaque jour et pour chaque leçon. Mais un grave sous-financement a conduit les enseignants et enseignantes à être surchargés de travail, sous-payés et sous-évalués. Pour cette raison, nous assistons à un exode de notre profession. Les taux de démission sont à la hausse et les taux d'attrition parmi nos nouveaux enseignants atteignent des niveaux sans précédent. Nous constatons également une forte baisse du nombre de personnes qui veulent devenir enseignantes. »

Grâce à la campagne La force du public : ensemble on fait école !, l’Internationale de l'Éducation et ses organisations membres se mobilisent pour créer une dynamique mondiale et soutenir l'éenseignement public et la profession enseignante. Grâce à ces efforts, la pénurie d'enseignant·e·s est maintenant une priorité.

Des recommandations à l'action

Les dirigeant·e·s syndicaux·ales de l'éducation plaident pour que les gouvernements d'Afrique et du monde entier mettent en œuvre les 59 recommandations des Nations Unies – des lignes directrices afin de mettre fin à la pénurie mondiale d'enseignant·e·s et de renforcer la profession.

La délégation de l'IE soutient également le Consensus de Santiago adopté par le Sommet mondial sur les enseignant·e·s qui s'est tenu en août au Chili. Le Consensus de Santiago appelle à l'investissement dans la profession, au dialogue social avec les syndicats de l'éducation, et constitue le tout premier accord international qui reconnaît la relation enseignant·e-élève comme patrimoine commun de l'humanité.

« La pénurie mondiale de 50 millions d'enseignants et enseignantes met en péril le droit à l'éducation. Il n'y a pas de raccourci ou de solution technologique à cette situation. L'éducation est relationnelle et non transactionnelle. Nous avons besoin de toute urgence de plus de collègues dans la profession enseignante et, pour cela, les gouvernements doivent être aux côtés des enseignants et enseignantes et investir dans la profession », a souligné David Edwards, secrétaire général de l'Internationale de l'Éducation.

Rejoignez la mobilisation : Ensemble pour les enseignant·e·s, ensemble pour demain

En cette Journée mondiale des enseignant·e·s, joignez-vous à la mobilisation mondiale appelant les gouvernements du monde entier à investir dans la profession enseignante et à nous soutenir dans la création d'un avenir pacifique, plus juste et plus durable pour tou·te·s.

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